Certains ont coutume d'appeler Jean-Michel Jarre le "pape" de la musique électronique. Pour moi, le surnom irait mieux à Vangelis, dont la musique et le personnage discret et mystérieux évoquent davantage le côté vénérable et spirituel du chef de l'Eglise catholique.
De Vangelis, le grand public ne connaît finalement que très peu de choses. Des bandes originales de films, essentiellement : Blade Runner, 1492 et Les Chariots de Feu (ces deux dernières étant souvent réduites à leur thème principal). Très loin des megashows spectaculaires de Jarre, il s'est peu produit sur scène, et le plus souvent en Grèce, son pays natal.
Sous multiples influences - classique, lyrique, rock, contemporaine, pop, ethnique -, sa musique n'a pas forcément révolutionné le genre électronique comme Tangerine Dream, Kraftwerk ou Klaus Schulze, pour citer quelques grands anciens. A part sans doute au cinéma, encore, où il a été souvent imité, jamais égalé.
Au clavier, c'est l'un des rares interprètes virtuoses de la catégorie, capable de tout jouer - comme le montre l'émission spéciale du programme d'Eve Ruggieri, "Musique au coeur", qui lui fut consacrée en 1992. Un moment culte, à retrouver notamment ici (dans une qualité moyenne, mais c'est toujours ça) : https://www.youtube.com/watch?v=jmz8gjbMfqM
Au fil d'une longue carrière commencée dans les années 60, le compositeur a pourtant parcouru beaucoup plus de territoires musicaux, promené ses synthétiseurs dans des univers très différents, tout en imposant une patte et une sonorité qui n'appartiennent qu'à lui et le font reconnaître entre tous.
Tour d'horizon subjectif au fil de ce top tout perso.