Spiral
7.1
Spiral

Album de Vangelis (1977)

Spiral est le premier album de Vangelis que j'ai écouté en intégralité, après avoir vraiment découvert le musicien grâce à la compilation Greatest Hits de 1991, et l'inévitable 1492 paru l'année suivante. J'en connaissais donc déjà quatre titres sur cinq, puis seul "3+3" manquait dans Greatest Hits.


Néanmoins, c'est une chose d'entendre des morceaux dans un best of, c'en est une autre de les écouter dans leur album original, tel que voulait les présenter le compositeur à l'origine. Bizarrement, Spiral fut donc pour moi une sacrée (re)découverte, et la clef qui m'a incité à ouvrir en grand l'univers musical de Vangelis.


Que dire ? Cet album est quasi parfait. D'une énorme cohérence sonore, en dépit de la diversité des morceaux - aucun ne ressemble aux autres. Cette densité est due en premier lieu à l'utilisation intensive du Yamaha CS-80, véritable signature sonore du compositeur grec, qui en a usé et abusé dans de nombreux albums.
Par ailleurs, Spiral est largement construit sur des séquences plus ou moins répétitives, qui contribuent une sensation d'enveloppement dans la musique, et lui confèrent un rythme et une énergie pas forcément toujours présents dans l’œuvre de Vangelis. Ce choix musical fait bien sûr écho au thème de l'album, ces fameuses spirales que le musicien décline donc tant sur la forme que sur le fond.


Le morceau-titre, placé en ouverture, annonce la couleur, avec ses savantes séquences rapides, bientôt accompagnées de compositions à la fois très électroniques et très lyriques - loin, évidemment, des imitations orchestrales qui deviendront la marque de fabrique du compositeur à partir des années 90, pour le meilleur ou pour le pire.


C'est également sur cet album que se trouve, je crois, mon morceau préféré de Vangelis : "To The Unknown Man". Long de plus de neuf minutes, c'est une sorte d'hymne qui peut paraître répétitif, notamment dans sa première partie construite sur une basse en croche aussi régulière que monotone, mais qui bénéficie d'une montée en puissance implacable, où le musicien fait parler sa science de l'empilement sonore, sans jamais étouffer l'oreille de l'auditeur. Je ne me lasse pas de ce titre, qui m'émeut à chaque fois avec la même force.


Pour le reste, l'espèce de faux rock séquencé de "Dervish D." remplit son office de morceau nerveux, avec quelques solos joliment virtuoses. "3+3", sans doute le titre le plus faible des cinq, est une sorte de version au rabais du "Spiral" d'ouverture, mais remplit néanmoins son office grâce à son ton plutôt optimiste.
Enfin, j'ai fini par m'habituer aux choeurs et voix étranges qui hantent "Ballad", morceau qui m'a longtemps donné de la peine mais qui bénéficie d'une construction soignée et ambitieuse.


De tous ses "vieux" albums, Spiral est probablement le plus indiqué pour s'initier à la première partie de carrière de Vangelis, riche en expériences variées et en contrastes. Il en constitue une sorte de résumé, tout en restant abordable, formidablement musical et inspiré. L'un de ses musts, indémodable.


P.S.: on ne parle pas de la jaquette, en revanche. Hein, non, pas la peine...

ElliottSyndrome
9
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Créée

le 14 mars 2020

Critique lue 338 fois

4 j'aime

ElliottSyndrome

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