Après ses premiers films satiriques (dont l'excellent Les aventures d'un dentiste), Klimov passe à la vitesse supérieure avec Raspoutine, l'agonie, fresque hallucinée qui est moins un portrait du moine qu'une vision de la déliquescence du pouvoir tsariste. Le crépuscule d'une époque, un an avant 1917, avec une Russie engluée dans une guerre désastreuse et une aristocratie plus que jamais coupée du peuple. En cela, Raspoutine est pour Klimov un personnage symbolique et métaphorique de tous les vices qui affligent la classe dirigeante. Le portrait de Raspoutine, outre son côté "habité", vise à un certain réalisme de même que celui du tsar, assez nuancé et loin de l'imagerie sanguinaire véhiculée en URSS. Avec ses aspects baroques et un montage souvent fiévreux, le film se perd parfois dans un formalisme trop prononcé. Mais, par ailleurs, sa large utilisation d'archives, souvent étonnantes, le ramène à sa dimension historique. Terminé en 1975, il a été bloqué par la censure et n'a pu être vu qu'en 1981 en Russie.

Cinephile-doux
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le 19 nov. 2017

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