
Si formellement le film a de l'envergure, il reste timide dans ce qu'il transporte d'humain. Le doyen n'est pas la figure magnanime et voilée derrière de grands principes, qui a pu se dessiner à un moment du film. Mais il n'est pas non plus complètement belliqueux, ni ne se fait la personnification de l'injustice. D'ailleurs personne ne l'est vraiment. Dans un film qui compose avec tous les éléments attendus pour le genre, c'est dommage de ne pas réussir à rendre à l'injustice la toute-puissance méritée. La faute aussi à trop de pudeur. Tout est évoqué par petites touches et il nous manque les vraies bonnes baffes cruelles, à l'image de la vie. La faute encore à des personnages inconstants. Un jeune héros, esprit libre et indomptable, un vrai Luke la main froide en puissance, en sommes un principe de liberté (et non pas de fuite) à lui seul, qui s'accommode à sa vie de captif après deux tentatives d'évasion seulement. Un doyen qui met à la porte un gardien violeur et qui ne cille pas lorsque ce dernier fait son retour. A ça se rajoute des relations incompréhensibles et des petits rôles qui orbitent autour de tout ça en vain. La relation du doyen et de sa fiancée, celle du doyen et du gardien violeur, celle de ce dernier avec un paysan du coin.
Malgré tout cela, il y a du bon. Les deux enfants sont excellents et leur échappatoire (ce rêve de bateau et de pêche à la baleine) laisse une douceur poétisante agréable. On passe un bon moment, précisons-le tout de même.