The Magdalene brothers

Avis sur Les Révoltés de l'île du Diable

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Pendant masculin du film de Peter Mulan sur ces jeunes filles pensionnaires d’une maison de redressement austère voire cruelle, Les Révoltés de l’île du Diable séduit d’abord par son contexte géographique d’une Norvège gelée d’une blancheur éclatante. Il est presque amusant de faire le parallèle entre ces deux films tant ils se ressemblent, notamment par rapport aux personnages où l’on retrouve la forte tête, celui/celle qui sert les dents et attend que ça passe et le souffre-douleur muet d’un monstre adulte.

Le film décrit habilement la notion de peur qui peut ordonner à une bande de jeunes voyous de suivre les ordres d’une poignée d’adultes. Cette peur (de la sanction, privation voire sévices) doit être absolument maintenue, sans quoi le sujet pourra, en un claquement de doigts, reprendre confiance et se rebeller. C’est ce sur quoi Holst concentre son film, notamment par l’arrivée d’un nouveau venu dans cette maison de redressement qui n’a de cesse de défier cette peur, de la repousser jusqu’à devenir le moteur d’une révolte inévitable.
Il est aussi question du sentiment d’appartenance à un groupe jusqu’à privilégier l’intérêt commun à sa satisfaction personnelle. Dans Les Révoltés… cette notion se dessine à travers le personnage d’Olav qui est déchiré entre la perspective de son départ prochain après 6 ans de calvaire et les injustices intolérables dont il est témoin.

Les personnages des jeunes sont tous attachants et du côté des adultes, Holst n’a pas non plus voulu faire dans le manichéisme primaire. Le personnage du directeur, par exemple, est décrit comme dur mais dans le fond juste lorsqu’il s’agit de sanctionner quelques dérapages des gardiens. Il est lui-même tiraillé entre ce qu’il doit accomplir dans cet îlot isolé, la dureté des conditions de vie des jeunes et les comptes qu’il doit rendre à ses supérieurs et les financeurs du projet. Le tout est vraiment crédible et touchant, s'inscrivant dans un cinéma simple mais efficace dans son propos.

La réalisation est elle soignée, soulignant le côté isolé et désertique de l’île et surtout l’immensité de la mer qui la borde, barrière infranchissable, métaphore magnifiée du désir de liberté des jeunes pensionnaires. Cette frontière pouvant à la fois être salvatrice et mortelle.

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