J'avais une toute petite expérience avec le cinéma de Léa Mysius car j'avais vu un de ses premiers courts métrages: cadavre exquis qui m'avait séduit sur certains points mais laissé un peu dans le floue sur d'autres. Ce film ci me faisait envie avec son très beau trailer esthétiquement, sa tentative de fantastique ainsi que son actrice principal Adèle Exarchopoulos que j'admire depuis La vie d'Adèle et dont le jeu a continué de me plaire dans un autre film, plus mineur à mes yeux: Rien à Foutre.


Il est assez difficile d'écrire cette critique tant je me suis senti perdu face au film.


Il a des côtés positifs évident: Les actrices sont extrêment investi, convaincante et plaisante à voir jouer surtout Adèle et la jeune protagoniste Sally Dramé qui arrive en étant mutique à être tantôt atendrisante tantôt presque flipante; Visuellement c'est très jolie, on le voit un peu partout dans la bande annonce et ça se ressent dans les plans du village, les lumières du karaoké ou dans les plans du lac.


Cependant le film me laisse dubitatif dans le fond et il me semble qu'il manque de finition au niveau du scénario. On a 3 thème qui sont répartis dans le film: La relation mère fille avec un amour extrème de la fille qui est le centre de film et qui fonctionne, le harcélement scolaire qui est un thème de transition, de remplisage et qui s'estompe de façon trop brutale avant la moitié du film et les relations amoureuses qui sont un peu le point maltraité du film qui fonctionne bien lors de 3 scènes (le karaoké, la cuisine du calamard et le "pétage de plomb" très énergique d'Adèle) mais qui laisse dubitatif la plupart du temps à cause d'un manque de charactérisation du père, de l' "ami" d'Adèle et de la soeur du père (ce qui rend une scène de sexe et la fin du film complétement osef).


Le film se construit sur du mystère et introduit le fantastique sans en donner aucune règle, c'est un partit pris qui se respecte et qui fonctionne un temps. On prend plaisir à suivre la jeune héroïne ambigü qui évolue dans le passé et le présent à la manière d'une petite sourie curieuse, se shootant avec des mélanges odorant seulement le film vend la mèche sur ce qu'il s'est passé beaucoup trop vite ce qui fait que lorsque la scène arrive elle est réalisé corectemment mais ne provoque pas de surprise et laisse l'histoire bien embêté tant le scénario stagne dans ses dernières 20 minutes. On se retrouve avec un final rushé dans lequel les actions d'un personnage semble trop violente par rapport à ce que le film nous fait ressentir vis à vis de celui çi (comprenez que dans le film, il ne semble pas assez poussé à bout pour en arriver là) ce qui est suivi d'un happy end forcé et sans saveur mettant l'accent sur une histoire d'amour pas assez travaillé et sur un rapprochement familial qui ne m'a pas trop touché émotionellement mais un peu visuellement avec une scène de danse assez jolie suivie d'un plan finale qui aurait eu sa place dans un court métrage à la fin ouverte ou dans une oeuvre fantastique plus radicale mais qui échoue ici au vu de l'opacité du message et des règles de l'étrange du film.


Le résultat est étrange et imparfait mais pas dénué d'intêret puisqu'il collectionne de très bonnes séquences avant son final calamiteux, le film a une bonne exposition, des scènes qui fonctionne par les acteurs (calamard, karaoké, pétage de plomb), un bon visuel et une mise en scène proche des personnages en caméra mouvante avec des plans fixes bien composés.


La scène qui me fait dire que le film aurait pû être meilleur, si il était plus radicale dans son potenciel horrifique et un peu moins aléatoire en terme de rythme, est un cauchemard où la jeune Vicky évolue d'abord le visage dans la lumière dans sa posture fouineuse qu'on lui connaît depuis le début du film puis qui en passant dans l'ombre devient méconaisable et évolue de façon menacante vers une enfant dans son bain tel une figure de monstre, de tueuse, d'humaine anonimisée par l'ombre. La maîtrise visuel de cette scène me fait regretter la sobriété du film qui joue avec une atmosphère étrange qui tend parfois vers l'angoisse ou le thriller (encore à l'oeuvre dans un plan de Vicky, caché puis en vu à la première personne tandis que celle dont elle se cache s'approche d'elle de façon menaçante) en n'allant jamais assez loin dans ce qui est montré pour qu'on soit réellement touché.

KumaKawai
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le 4 sept. 2022

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KumaKawai

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