Le monsieur va se fâcher tout rouge !

Du divertissement de gros calibre qui fait du bien parce qu'il est avant tout mû par une inspiration sans borne et un amour véritable. Guillermo Del Toro insuffle à son film le plaisir qu'il a eu à lire les comics de Mignola. En découlent 2 heures généreuses qui ne sont amputées de leur côté grandiose que par un budget que l'on sent restreint en comparaison des idées qui trottaient dans la tête du réalisateur. Cette fin notamment semble bien trop rapidement exécutée, comme si on lui avait enlevé pas mal de cases qui étaient surement présentes sur le storyboard. Guillermo se rattrape sur ce qu'il peut et, avec le budget qu'il a, parvient à réaliser une oeuvre adulte mais divertissante, même si un peu contenue à cause de sa case grand public. Et si certains personnages portent bien la marque des grands, comme ce boucher nazi impitoyable, ils sont tout de même affadis par une violence qui ne peut jamais être totalement exploitée.

On peut aisément excuser ce genre de petits défauts parce qu'on les devine indépendants de la volonté du réalisateur, mais c'est un peu plus délicat de passer outre la trame amoureuse Hellboy / Lize qui plombe littéralement tout le film. Cette trame adolescente, qui infantilise, volontairement, Hellboy est assez mal amenée, en tout cas maladroite. La faute certainement à deux personnages, Liz et le chaperon fraîchement débarqué, qui ne sont jamais écrits, ou alors un peu trop rapidement. En ce sens, l'attitude de l'ami John est bien mal gérée, entre empathie pour son nouveau collègue et rivalité amoureuse de bas étage, on ne sait pas trop quoi penser.

Heureusement, la bonne humeur caractéristique du film fait qu'on ne s'ennuie jamais et le sens du rythme à toute épreuve que possède Guillermo nous embarque pour une aventure sympathique qui ne faiblit jamais. Résultat, si en fin de séance, on reste un peu sur sa faim à cause de certains personnages peu avantagés, on a tout de même pris pas mal de plaisir à rencontrer Hellboy, un anti héro pas comme les autres, haut en couleurs et dont le potentiel promet de jolies choses pour la suite de ce premier essai.
oso
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le 14 févr. 2014

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