Cette histoire d’amitié virile entre un officier russe effacé et un homme des plaines énergique est belle, mais longue et ennuyeuse. Comme pour Kagemusha et Ran, le Kurosawa des dernières années m’ennuie. Je trouve qu’il ne pétille plus, qu’il a perdu toute son explosivité formelle, comme ici dans ce film russo-japonais, hiératique et très « soviétique », composé de plans interminables, que le montage ne coupe pas, et qui n’apportent pas grand-chose. Oui, la lande russe est belle, mais le film aurait gagné à être plus court, eu égard à son sujet.
Cette amitié grandissante, forte et ouverte, entre deux êtres nés et éduqués de manière différente, est émouvante tout en ne débouchant pas sur grand-chose d’autre, en termes de réflexion. Une image qui reste, vers la fin du long-métrage, au coin d’une cheminée : la société russe de la haute à la gauche du cadre, le paysan mongol à la droite, écrasé, pas à sa place, désireux de retourner mourir dans sa montagne. L'acteur Maksim Munzuk, qui interprète ce personnage, lui apporte une richesse, une densité et une profondeur humaine très touchante.