Second film visionné réalisé par Nagisa Oshima, après l'empire des sens qui n'avait pas été très agréable a regarder bien qu'il ait des qualité de mise en scène et une grande radicalité qui en font une oeuvre forte.

Le film va traiter d'une relation au fondement très toxique entre deux jeunes dans un monde extrêmement hostile à l'égard de la femme, avec une culture du viol omniprésente et impossible à ignorer.

Cette relation va être l'occasion de se comparer à la génération précedente et à leur façon de s'aimer, bien que ceux-ci semblent plus timide et gentil que la génération dépeinte par le film, il se révèle tout de même, bien souvent, renvoyé dos à dos avec la jeune génération que ce soit dans leur façon d'essayer de forcé des filles ou avec la grande soeur de l'héroïne ayant eu une histoire similaire qui aboutira sur une séparation et qui servira de mise en garde à dimension prophétique vis à vis de l'héroïne.

La narration n'est pas toujours passionante dans cette tranche de vie oppressante, ce qui est sans doute dû au fait que le pendant masculin du couple est franchement detestable et reste souvent avare en parole.

Malgré ça il y a du travail dans l'image, les couleurs et les ombres qui sont assez jolies. On a une grande présence de la nuit dans le film d'où l'on apperçoit les néons de la ville en fond et les séquences à la mer, symbole du bonheur amoureux il me semble, rompe parfois l'atmosphère sombre du film.

Le film travaille, de la même façon que Little Odessa de James Gray (c'est l'exemple qui m'est venu bien qu'il y ait énormément d'écart temporelle entre les deux films), la question des regards pour transmettre des émotions au spectateur ce qui est très présent dans le jeu de l'actrice principale et qui réussit à capter le spectateur même si il n'y a pas beaucoup de fil rouge et que l'on n'est pas toujours embarqué par le film.

Ainsi, Contes Cruels de la jeunesse est un film intéressant qui traite d'un amour malaimable, où l'on suit un personnage agressé par le monde qui va, tout en étant utilisé, pouvoir en quelque sorte répliquer, se défendre d'une partie des hommes qui l'agresse. Son amour et sa rebellion seront, comme pour la génération précédente, condamner par un destin tragique qui souffre malheureusement du fait d'être extrêment prévisible de part la récurence de cette fin dans ce genre de film.

(Il est aussi à noter qu'en dehors du final, qui se dote d'une violence assez crue, les scènes de bagarre dans le film sont très anecdotiques et brouillone.)

KumaKawai

Écrit par

Critique lue 13 fois

1

D'autres avis sur Contes cruels de la jeunesse

Contes cruels de la jeunesse
Alligator
8

Critique de Contes cruels de la jeunesse par Alligator

Conte cruel de la jeunesse, rarement un titre n'a aussi bien été porté. C'est l'histoire de deux paumés, jeunes mais perdus dans leur existence et ce qu'ils vont en faire. En révolte adolescente,...

le 15 févr. 2013

10 j'aime

2

Contes cruels de la jeunesse
Karine_Laine
8

La jeunesse japonaise était cruelle !

Contes cruels de la jeunesse japonaise est le second film réalisé par Nagisa Oshima. Je l'ai vu dans le cadre d'un festival Toute la mémoire du monde au Cinespace de Beauvais en version dîte...

le 2 févr. 2015

4 j'aime

Contes cruels de la jeunesse
Procol-Harum
8

Grâce du désespoir

Désigné bien souvent comme étant le A bout de souffle nippon, pour avoir été l'un des instigateurs de la Nouvelle Vague japonaise, Contes cruels de la jeunesse est, comme son titre l'indique, une...

le 13 avr. 2022

3 j'aime

2

Du même critique

Les Tontons flingueurs
KumaKawai
7

Comédie Doudou

(Critique sans spoilers important)Le film a été pour moi une jolie surprise, je le connaissais de réputation mais j'avais peur d'être rebuté par les dialogues très écrits (d'autant que la qualité du...

le 14 juin 2022

5 j'aime

4

Anatomie d'une chute
KumaKawai
8

Verve-Vérité

(Critique avec SPOILERS)Anatomie d'une chute (2023, Justine Triet) est un film qui s'inscrit dans la mouvance naturaliste française contemporaine, par sa manière de développer des personnages aux...

le 31 août 2023

4 j'aime

La Femme infidèle
KumaKawai
7

Thriller bourgeois

Premier film de Claude Chabrol que je vois, je l'ai vu à l'occasion d'un cours sur le cinéma des 1960's où j'étais explosé et j'écris cette critique 4 jours après donc je manquerai sûrement un peu de...

le 23 oct. 2022

4 j'aime

3