Sur liste rouge

Le film s’ouvre assez classiquement mais efficacement de manière à poser les bases ; l’enlèvement abrupte d’un enfant dans une petite ville des Etats-Unis dans les années 70, comme le mentionne son synopsis de départ plutôt prometteur. S’ensuit un générique furieusement jouissif accordé sur une partition dérangeante de Mark Korven, où l’on voit se succéder images d’archives en basse résolution, et establishing shots nous donnant des indices sur la suite. Une belle entame de film, qui nous faisait miroiter une ambiance paranoïaque dans une Amérique complètement dépassée, tout en installant un climat de terreur permanent dû au serial killer.

La suite peine à combler cette promesse car au-delà des présentations des personnages, la première demi-heure n’exploite pas toutes ces belles possibilités. Il y avait pourtant matière à faire. Il faut attendre l’enlèvement du personnage principal, le garçon du nom de Finney, pour que les choses sérieuses commencent. Ethan Hawke enfile le masque terriblement efficace de « l'attrapeur », pour révéler une nature sauvage encore jamais vue chez cet acteur vétéran. Le film à d’ailleurs la bonne idée de ne pas révéler les motivations du tueur pour se concentrer sur de la pure tension. Cependant le film se repose trop vite sur ses acquis durant l’enfermement du jeune garçon, usant d’un schéma narratif intéressant mais rébarbatif qui peine à explorer de nouvelles pistes.

« Black Phone » n’est pas un déplaisir pour autant car ce nouveau long de la maison de production Blumhouse coche toutes les cases d’un honnête divertissement d’horreur, en se payant le luxe d’un Ethan Hawke métamorphosé et convaincant.