
Après une attente fébrile pour le nouveau film de Scott Derrickson, l'homme derrière le terrifiant Sinister ou encore le vertigineux Dr Strange, voici venu le temps de le découvrir en salles !
Loin des tribulations en terrain Marvel, il retourne à ses premiers amours avec Black Phone, un thriller d'horreur porté par un acteur dont on aimerait voir le visage plus souvent en guest star : Ethan Hawkes. Dans la peau d'un kidnappeur d'enfants à travers une suburb américaine des années 80, c'est avec un bien étrange masque et un van rempli de ballons que le film nous attire dans les salles obscures.
Pourtant, si le démarrage nous met en confiance, avec la mise en scène granuleuse et eighties que le réalisateur affectionne tout particulièrement, la suite n'est pas du même calibre... En effet, à peine eu le temps de découvrir le jeune protagoniste et son quotidien fait de harcèlement scolaire, que le voilà propulsé dans un sous-sol crasseux et lugubre, entre les mains de l'Attrapeur.
Dans une ambiance essentiellement huis-clos, Black Phone commence alors à enchaîner les incohérences scénaristiques, tandis qu'un rythme huilé et redondant à l'extrême s'installe pour le spectateur, à base d'indices très peu subtils et de rêves prémonitoires un peu trop pratiques... La surprise n'est pas ce qu'offre ce film au tournant, mais bel et bien une succession de scènes prévisibles, campé par un antagoniste des plus fades, sans profondeur ni motivation réelles, et que même Ethan Hawkes ne sauve pas.
Tandis que notre McGyver de service dévoile les failles béantes du scénario, on constate avec une amère déception que l'atmosphère horrifique est purement factice, sollicitée par de maigres jumpscares, et que la mécanique fantastique du récit n'a aucun apport original.
Le final, d'une légèreté qui contraste violemment avec le ton du reste du film, donne alors à se questionner sur l'intérêt d'un tel film et de ses enjeux, ainsi que sur l'expérience, pourtant éprouvante, qu'aura vécu le protagoniste.