James Cameron en avait fait la promesse. Avatar La Voie de l’Eau représenterait l’aboutissement de son cinéma. Ce serait le film qui battrait tout, qui serait au-dessus de tout en matière de défi technique mais aussi en émotion. Et pour être tout à fait honnête, j’ai fermement cru à ses promesses. Parce que James Cameron, c’est pas un bleu. C’est un réalisateur à la cinématographie très identifiable, un type passionné aussi bien par la technologie et ses possibilités que par la nature et les fonds marins. Et surtout, c’est un brillant narrateur. Beaucoup lui reprocheront ses histoires simples (en particulier sur le premier Avatar), mais je défi quiconque de lui reprocher l’efficacité de son montage. Même des films de 3h comme Titanic, il nous les fait gober comme du thé vert à la camomille. Du Cameron, ça se consomme encore et encore sans problème et puis surtout, c’est du grand cinéma de divertissement épique et ambitieux comme on aime en voir…en salle !


Alors quand enfin, après treize ans d’attente, il revient avec la suite de son plus grand succès, je ne peux qu’être fébrile. Je l’ai été comme jamais lors du premier trailer, et les frissons m’ont envahi quand j’ai posé mon cul sur le siège de cinéma. Pour sûr, j’étais déjà conquis avant même la sortie du film, ça rend peut-être mon avis biaisé, mais Cameron ne m’a jamais déçu et quand on sait sa capacité à offrir des suites encore meilleures (Terminator 2 étant un de mes films préférés), je ne pouvais qu’avoir une confiance absolue en lui.


Alors verdict d’Avatar : La Voie de l’Eau ? Évidemment que oui.


Évidemment, on fera encore et toujours les mêmes reproches à Cameron, la structure narrative ressemblant beaucoup au premier volet, on trouvera à redire sur la simplicité du scénario. Mais si dans Avatar, on ne suivait finalement qu’un personnage (Jake Sully), dans La Voie de l’Eau, beaucoup de nouveaux protagonistes viennent s’ajouter au lore. Cela permet d’explorer de nouvelles thématiques. Le thème de la parentalité devient donc central ici avec notamment

le retour de Quarritch en Na’vi et les retrouvailles avec son fils qui a embrassé la culture omaticaya ainsi que le personnage de Kiri, fille de Grace qui sent un lien spirituel avec sa défunte mère.

La parentalité passe aussi évidemment par le parcours de Sully et Neytiri devenus parents de quatre enfants. Tout cela offre un schéma de relation à la fois riche et complexe permettant ainsi des moments d’émotions forts. Et c’est finalement là, la force des scénarios de Cameron, c’est l’attache immédiate qu’on peut avoir avec ses personnages (le bougre a quand même réussi à rendre attachant un cyborg meurtrier incapable de ressentir la moindre émotion dans Terminator 2). N’allez donc pas chercher des fulgurances dans les péripéties mais bien dans l’intimité des personnages, fulgurances qui atteignent leur paroxysme dans un climax puissant (notamment porté par une Zoé Saldana en furie, nous offrant une des meilleures, si ce n’est, la meilleure performance en motion capture).


Ça, c’était le scénario, maintenant, qu’en est-il du réel intérêt qui pousse les gens à aller voir Avatar au cinéma ? L’expérience.


L’expérience. S’il y a un mot pour décrire Avatar : La Voie de l’Eau, c’est bien celui-ci. Quelle expérience ! Si le premier était déjà une claque visuelle et l’est toujours à l'heure actuelle, cette suite repousse encore plus les limites. C’est de toute beauté. Mais ce n’est pas juste beau pour être beau, c’est une immersion totale dans l’univers de Pandora comme ça ne l’avait jamais été. A ce stade, La Voie de l’Eau est limite un film contemplatif tant chaque plan est parfaitement composé, illuminé, monté. Les séquences de plongée sous-marine rappellent les meilleurs moments d’Abyss. Le climax apocalyptique nous replonge dans la claustrophobie aquatique de Titanic, le tout, dans un univers majestueux, riche, passionnant. Bref, du bonheur à l’état pur pour le fan de Pandora que je suis. J'en redemande encore tant Cameron insuffle à son monde quelque chose d’unique dans le paysage cinématographique actuel.


Avatar : La Voie de l’Eau est unique en son genre tant il repousse les limites techniques du numérique tout en nous plongeant avec brio encore un peu plus dans son univers. C’est surtout grâce à un montage efficace qui ne nous laisse jamais le sentiment d’y passer 3h. Alors certes, la technologie HFR n’est pas forcément au rendez-vous. J’avoue ne pas être totalement conquis par ces séquences en 60fps qui donnent trop un sentiment d’accéléré désagréable. On s’y fait petit à petit même si ça reste gênant à certains instants. Mais sinon, la 3D n’avait jamais été aussi bien utilisée depuis Gravity, je dirai même qu’ici, il est impératif de voir ce film en 3D tant les séquences sous-marines y trouvent tout leur intérêt avec. C’est donc d’une absolue nécessité de voir Avatar : La Voie de l’Eau en salle et dans les meilleures conditions. Il est ce qui représente le mieux le cinéma de divertissement à gros budget et s’impose tout simplement comme l’un des blockbusters les plus importants de ces dix dernières années. Certes, il n’est pas exempt de défauts, tout comme le premier, mais il n’en demeure pas moins implacable dans son exécution, véritablement novateur techniquement, et surtout, émouvant. C’est du grand Cameron. Du grand cinéma. Ce serait quand même con de rater ça.


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le 14 déc. 2022

Modifiée

le 14 déc. 2022

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James-Betaman

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