Le digne successeur de 50 Nuance de Grey... On pouvait pas espérer mieux

Hier soir, je me suis couché en me disant que la nuit porterait conseil pour ma critique d'After. Tu parle ! J'ai passé la nuit à cogiter dans ma tête, cherchant un truc bien à dire sur ce film... Et j'ai pas trouvé !


Merde, je savais très bien que ça allait être nul, et pourtant, j'y suis allé, avec une dizaine de potes, pauvres fous ! On était une dizaine à être allé voir ce truc, entourés de jeunes filles ne cessant d'allumer leurs téléphones pendant la séance. Nous étions dix devant... ce truc... cette abomination.


C'est le premier mot qui m'est sorti de la bouche, oui, « abomination ». Et pourtant, je ne me voyais pas forcément lui mettre un 1/10. Mais je cherchais sans cesse une qualité à ce film, et rien ne ressortait, je n'en trouve aucune et je me retrouve à mettre un 1/10.


Le pire dans tout ça, c'est que j'ai même pas l'impression d'avoir regardé un film. C'est pas un film, pas de mise en scène, jeu d'acteur immonde, dialogues creux au possible et surtout, un nombre incalculable de clips show. Pendant le générique de fin, on a compté le nombre de chansons introduites dans le film, il y en avait vingt-deux. Alors non, pas vingt-deux clips show, mais bien une dizaine.


C'est simple, la structure d'After, c'est une scène de dialogue d'une platitude infâme, et un clip show, répété en boucle pendant 1h40... Et c'est pas comme si ça faisait avancer l'histoire, c'est juste du remplissage. Parce que le film n'a rien à raconter. C'est une rencontre, une rupture, et une retrouvaille. C'est le niveau zéro de l'histoire d'amour, c'est la fille un peu trop bien éduquée (Tessa) qui rencontre le bad boy (Hardin) au t-shirt noir.


C'est même pas un bad boy ce mec ! Il a un blouson noir, il est brun, il a des tatouages et un ego surdimensionné, et on nous vend ça comme la pêché de la tentation. On nous le vend comme un mec un peu torturé, parce qu'il a un souci avec son père, mais même cet aspect du scénario est foiré. On dirait plus un gamin pleurnichard et prétentieux qu'un véritable mec fier et arrogant.


Concernant la fille, Tessa, c'est creux, y a rien à raconter, c'est le cliché sur patte de la fille qui bosse, et qui travaille plus dès qu'elle se trouve un copain. Elle est malmenée dans sa relation amoureuse et à aucun moment, on a l'impression qu'elle ne prend en main la situation. Et quand tu sais que le film se veut comme un reflet d'Orgueil et Préjugés qui montrait quand même une femme au caractère fort à une époque où on leurs demandait pas vraiment leur avis, ça fait quand même pitié.


En fait, tout le long d'After, j'ai ressenti un vide immense. Le film n'a rien à proposer. Aller, un effet de mise en scène qui saute aux yeux. Et bah Tessa, à un moment, elle porte une robe toute blanche, ça veut dire qu'elle est pure, et Hardin, lui, il porte un t-shirt noir, et ça montre qu'ils sont différents... et après, bah Tessa, elle met le t-shirt noir, et du coup, ça crée un lien entre eux.


Meh.


Niveau photographie, c'est le strict minimum, c'est pas particulièrement moche, mais ça raconte rien. Sauf quand c'est un fondu enchaîné sur un levé de soleil après un plan sur un baiser. Voilà, plus basique et cliché que ça, tu meurs. D'autant plus qu'il y a deux directeurs photos, c'est quand même sacrément triste.


Que dire d'autre, le film est plein de moments gênants, à la limite de l'incohérence. Du genre, Hardin qui rend une copie à sa prof de littérature, sauf que la copie en question, c'est une lettre d'amour pour Tessa, et du coup, la prof qui lit ça, donne la copie à Tessa, et genre...pardon ? Ou encore le coup où le couple est dans un aquarium, et Hardin pointe du doigt un poisson et dit à Tessa : « regarde ce beau poisson, il te ressemble ». Je vous rassure, il a pas pointé un thon du doigt, mais putain, niveau romantisme, on est quand même au niveau beauferie.


Et aussi, la communication nous vendait le film comme un truc avec une tension sexuelle palpable, je veux dire, toutes les affiches te parle de la « première fois » de Tessa. Mon cul ouais ! Je suis pas pervers, mais niveau tension sexuelle, c'est niveau zéro. La scène de « sexe » est ultra conventionnelle à coup de gros plans sur les visages. A un moment, le mec lui caresse le nombril... oulalah, c'est chaud bouillant !!!


Comme je l'évoquait plus haut, le film se veut comme un reflet d'Orgueil et Préjugé mais c'est tellement appuyé, le film veut tellement nous rappeler la référence (le couple qui débat sur le livre, non mais sans déconner), que c'est plus une insulte au roman de Jane Austen qu'un « hommage ».


Enfin voilà... After c'est chiant. On se fait chier, on a l'impression que l'équipe technique s'est emmerdée à réaliser le film tellement c'est plat, sans inventivité, les acteurs jouent mal (spécialement l’interprète de Hardin), les musiques se ressemblent toutes et on a jamais l'impression que le film avance. Si je devais faire une liste de tout les clichés du film de romance pour jeunes ados, je crois qu'on pourrait aisément cocher tous les critères. After me dérange peut-être pas autant que Kissing Booth niveau message (même si on reste quand même dans le bon gros cliché du mec dominateur), mais c'est d'un vide abyssale. Vous n'avez aucun intérêt à aller voir After, c'est une perte de temps, bref, à éviter.

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le 18 avr. 2019

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James-Betaman

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