Sorte de successeur spirituel des Contes de la Crypte, Les Maîtres de l'horreur est une série anthologique de moyens-métrages horrifiques créée par Mike Harris, qui proposa à des grands noms du cinéma d’horreur, tels Tobe Hooper, Dario Argento ou John Carpenter, de laisser libre cours à leur créativité en réalisant un ou plusieurs épisodes. Je ne parlerai ici que des deux premières saison, avant que la série ne soit rachetée et s’appelle Fear Itself.
Anthologie oblige, tous les épisodes sont indépendants les uns des autres, et comme les réalisateurs ont eu carte blanche, il en ressort une qualité très inégale, qui oscille entre le très bon (Jenifer, Liaison bestiale, Une Famille recomposée) et le franchement mauvais (Les Forces obscures) avec bien sûr des nuances de passable (La Belle est la bête, Un Son qui déchire).
Ce qui frappe avec cette série est l’extraordinaire diversité des thèmes, on sent que chaque réalisateur y a mis du cœur pour produire un contenu original. Nous retrouverons donc les traditionnelles histoires de surnaturel, qui rendent parfois hommage à la littérature ou même à des légendes populaires (Le Cauchemar de la sorcière, Le Chat noir), les retours d’outre-tombe (Mort clinique), les bestioles infernales peu ragoûtantes (Pro-Life, la Cave) dans des styles qui mélangent le gore grotesque (La Maison des sévices) et l’ironie politico-socio-horrifique bien acerbe (Vote ou crève) ou bien des réalisations plus classiques (Serial Auto-stoppeur). Il faut ajouter que bien des épisodes ne se cantonnent pas à l’horreur, mais flirtent bon an mal an avec d’autres genres comme la comédie (George le Cannibale), la SF (La Guerre des Sexes, La Danse des Morts) et même l’action (La Survivante).
Il serait un peu prétentieux de dire qu’on peut voir dans Les Maîtres de l'horreur une rétrospective exhaustive du cinéma d’horreur contemporain résumée en une série, mais comme l’idée de base est d’inviter tant les réalisateurs les plus marquants de ces dernières décennies, maîtres confirmés de l’horreur (comme Argento) aux côtés de petits nouveaux qui semblent en avoir sous le capot (Lucky McKee) avec des réalisateurs qui commençaient à peine à s’imposer (comme Rob Schmidt, qui venait de réaliser Wrong Turn), on ne peut que saluer l’initiative, d’autant que le casting est très international, avec la présence de Takashi Miike ou encore Norio Tsuruta. Difficile d’attribuer une note globale dans ces cas-là, mais malgré certains épisodes peu inspirés et l’irrégularité de sa qualité (qui tient à son format anthologique), Les Maîtres de l'horreur reste une bonne série qui a concrétisé une bonne idée.
Impossible de parler de cette série plus en détails sans s’intéresser à chaque épisode qui la compose. Je ferai donc sans doute une critique individuelle de chaque épisode des Maîtres de l'horreur que j’ai vu.