"Life will never be the same"

À bord de l’ISS (la station spatiale internationale), une équipe d’astronautes s’apprête à ramener des échantillons prélevés sur le sol martien. Leur surprise est totale lorsqu’ils découvrent ce qui semble être une cellule en sommeil. Ils vont alors entreprendre de la réanimer – avec succès. Cependant, la créature étonnante qui en résultera ne va pas tarder à s’échapper, et à se montrer peu amicale, ce qui conduira les scientifiques à prendre des mesures drastiques pour leur survie... Ainsi que celle de la Terre !

« Un The Thing sans gore kitsch, et dans l’espace », voilà comment on peut résumer Life. Oscillant sans cesse entre SF (on sent l’inspiration d’Alien, même s’il ne s’agit pas du même trip cinématographique) et horreur psychologique, le film offre un huis-clos assez prenant entre des humains et la chose la plus effrayante qui soit : l’inconnu. Confrontés à un superprédateur très intelligent, dont l’évolution n’a rien à voir avec aucun animal terrestre, et capable de survivre dans les conditions les plus extrêmes. Le design de la bébête (affectueusement surnommée « Calvin ») est globalement sympathique, les réalisateurs ayant voulu une créature à la fois « scientifiquement plausible et terrifiante ». Résultat positif. À ce propos, si aucun acteur ne crève l’écran, tous jouent correctement, et la petite équipe de scientifiques réussit à se rendre crédible. On suit leur quotidien, puis leurs peurs, leurs doutes, leurs (dés)espoirs... D’où un intérêt pour les personnages, ce qui est quand même la base dans ce genre de films où les victimes tuées de manière peu ragoûtante s’enchaînent.

L’espace est prépondérant dans Life, il pourrait presque servir de second antagoniste au film. Ce dernier est d’ailleurs servi par de magnifiques plans de la Terre ou de l’immensité sidérale, qui contribuent grandement à son ambiance.

On ne pourra reprocher que peu de choses à Life. Si son rythme et sa réalisation sont conventionnelles, elles sont néanmoins efficaces. Les moments graves sont supposés l’être. L’originalité du film, c’est son ironie de la situation, qui pourrait presque passer pour de l’humour acerbe ; cela s’illustre dans le scénario (la créature commence à devenir hostile quand Hugh la « réveille » à coups d’électrochocs) et surtout s’illustre dans sa fin (pas très heureuse, vous voilà prévenus). Les seuls points faibles du film sont ses scènes dramatiques assez cliché (« bonne nuit la lune », mouais, mieux vaut ne pas trop en faire, hein) et certains ressorts faciles (le papa qui vient juste d’avoir une petite fille mais qui va quand même mourir, forcément tire-larmes).

Malgré cela, Life reste un bon film franchement bien réalisé, et incontestablement une réussite dans le genre SF comme dans le genre épouvante.