Top 2016

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Le meilleur film de l'année est pour moi coréen. Rares sont les films hollywoodiens à posséder une telle maîtrise et une telle folie dans la mise en scène. Même si le film à été très vite réduit à un "Park Chan-wook mineur" car il ne possède pas de scènes "chocs" (a savoir une scène qui cherche à impressionner par sa technique), il s'impose par un travail subtil et brillant. Le cinéaste est moins dans le démonstration de force et plus dans la finesse avec un travail sur les cadres prodigieux. Scénario dense et malin, interprétations parfaites et un vrai savoir-faire dans la manière de retransmettre l'érotisme de l'oeuvre. Les scènes de sexe ne sont jamais artificielles et on ressent la passion des personnages, chose assez rares dans ce genre de séquences. Plus qu'un film érotique sur une histoire d'amour impossible, un film d'arnaque virtuose qui fera date !

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Le dernier film de Nicolas Winding Refn divise fortement, comme souvent ces derniers temps avec le cinéaste. Film visuellement somptueux mais vide pour les uns, superbe réflexion sur le regard et la beauté pour les autres mais ce qui est sûr c'est que The Neon Demon représente un geste de cinéma radical ainsi qu'une réinvention habile du Giallo et c'est véritablement ce qui le rend admirable. Il y a eu une envie de choquer pour pousser à la réflexion, ici le film parle d'apparences mais ne s'arrête jamais à elle, réfléchissant surtout sur ce que celles-ci peuvent bien cacher. Rien n'est ce qu'il semble être et NWR offre une oeuvre paranoïaque, dense et superbe. La mise en scène est prodigieuse, accompagné par une soundtrack et une photographie qui marquent les esprits dans un scénario à la narration simple mais aux thématiques tentaculaires. Servi qui plus est par un excellent casting. Une claque !

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Quand on commence l'année sur une telle prouesse ça fait indéniablement plaisir. Surtout quand l'on sait que le film n'a failli jamais voir le jour. Ce qui aurait été dommage car il s'impose comme le film le plus abouti et mature de Tarantino. Formidablement écrit avec ses personnages complexes et d'une densité fascinante, le cinéaste déstabilise en laissant tomber le cool qui le caractérise pour une approche beaucoup plus posé et exigeante. Une des raisons pour lesquelles certains fans ont pu être déçus tandis que ceux plus réticents à son cinéma on tendance à le préféré. Plus recherché, mis en scène avec intelligence mêlant les genres avec habilité et servi par un casting charismatique et prodigieux, formidable idée que de confié un des rôles principaux a l'excellent Walton Goggins, The Hateful Eight est une grande leçon de cinéma. Le chef d'oeuvre de Quentin Tarantino.

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Jeff Nichols est probablement un des cinéastes qui me parlent le plus à l'heure actuelle. Il fait un cinéma qui s'encre dans la simplicité de ses concepts mais qui se révèle bouleversant par la complexité de ses personnages et de ses émotions. Midnight Special apparaît comme un des sommets du cinéma de Nichols avec son scénario touchant et juste, son casting remarquable et une mise en scène âpre et brutale qui rappelle sans pour autant singer le meilleur du cinéma des années 80. Plus qu'un hommage, une véritable réinvention. Un grand film qui intronise Nichols comme un des meilleurs cinéastes de sa génération. Même si son prochain film Loving m'intéresse un peu moins dans sa filmo, en raison de l'aspect biopic, j'ai hâte de voir ce qu'il nous réserve par la suite.

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Inárritu ne s'impose pas vraiment par sa subtilité ces derniers temps, surtout depuis son bouleversant Biutiful où il commence à opérer un tournant dans sa carrière. Délaissant un peu le style "cinéma vérité" pour aboutir à quelque chose de plus recherché dans sa mise en scène. Le cinéaste est à la recherche de la prouesse technique et cela se voit. Pour cela, The Revenant peut être agaçant pour certains, qui le jugeront trop froid. Mais la sauce à totalement pris sur moi même si j'ai conscience de ses limites. Reste que la mise en scène est totalement ouf et que l'on a rarement vu pareil maîtrise depuis les films de Tarkovski. Forme prodigieuse (superbe photographie de Emmanuel Lubezki), face à face d'acteurs intense et au sommet, scénario simple mais efficace. The Revenant est une oeuvre viscérale qui joue plus sur les sens que sur l'intellect (sans pour autant le délaisser) et qui marque durablement comme une trace au fer rouge. Un film qui prend au tripes et qui ne les lâche plus.

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Jim Jarmusch offre une oeuvre faussement mineure avec Paterson, qui conjugue et offre une apothéose au style de son cinéaste. Véritable sublimation du quotidien et réflexion passionnante sur l'art et ce qui façonne une vie, le film porte le poids de son temps et possède un propos plus mélancolique et triste qu'il ne le laisse paraître. Avec une rare subtilité il parle d'un personnage qui a du mal à aller de l'avant et qui se construit un monde à lui à travers ses écrits et ses influences. Pour échapper à sa peur du quotidien, de l'avenir mais aussi de son passé marqué par la guerre, le syndrome post-traumatique est géré avec finesse. Adam Driver démontre l'étendu hallucinant de son talent et de son charisme dans un film mis en scène avec maestria. Un grand "petit film".

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De manière un peu moins humble et plus excentrique, Alejandro Jodorowsky interroge aussi l'art et la poésie dans une oeuvre très personnelle où le cinéaste interroge les propres influences qui l'on marqué. Continuant sa trilogie autobiographique après La danza de la realidad, le cinéaste offre une oeuvre totalement folle et sans limite qui distille une joie intense et une envie de vivre pleinement. Un film qui fait du bien, peut être un peu trop prétentieux par moments mais cela est totalement en accord avec le côté excessif de l'homme. Assez similaire que Paterson dans ce qu'il veut raconter mais totalement différent dans la manière de faire, Poesia sin fin est un film à voir impérativement.

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Paul Verhoeven revient très en forme et se paie même le luxe de révolutionner le cinéma français. Car il en utilise les codes mais pour y amener autre chose qu'un scénario ronflant et autosuffisant. Ici, le scénario est trouble, dérangeant et la prise de risque est admirable surtout qu'elle se montre incroyablement exigeante. Emballé par la mise en scène chirurgicale et ingénieuse de Verhoeven, le film impressionne par sa maîtrise même si il apparaît trop vieillot lorsqu'il se concentre sur le métier de son héroïne, conceptrice de jeux vidéos. Néanmoins Isabelle Huppert impressionne dans un rôle loin d'être facile et Elle est un film qui marque indéniablement son année et le cinéma français.

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La techniques est fantastique, le scénario simple parfois un peu cliché mais très touchant notamment dans sa conclusion sans concessions. Un cinéma intelligent autant pour les plus jeunes que pour les adultes qui s'impose par la qualité de son esthétique, Kubo and the Two Strings étant visuellement fabuleux. On aimerais avoir plus souvent des films familiaux de cette trempe et Kubo se doit d'être vu et montré à la jeune génération.

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Parfois trop long mais en tout points admirable, The Strangers est un excellent film qui retourne assurément son spectateur. Mélangeant les genres avec une maîtrise folle, le film sait autant être hilarant que purement terrifiant. Après le ventre mou handicape vraiment la structure du film mais la mise en scène inventive, le scénario surprenant et le très bon casting impressionne et font vite oublier ce soucis. Et que dire de ce final qui reste un des plus tétanisants et virtuose de l'année. Il n'y a que le cinéma coréen pour proposer un tel tour de force.

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Après son excursion chez Marvel avec Iron Man 3, Shane Black revient en forme et signe le meilleur buddy movie de ces 20 dernières années. Le duo est attachant et servi par de très bons acteurs, surtout Ryan Gosling qui révèle un talent comique insoupçonnable et fantastique qui donne toute sa force à un scénario hilarant, complexe et, comme toujours chez Black, qui cache une noirceur abyssale. C'est ce qui est admirable chez le cinéaste, d'arriver sans l'air de rien à nous raconter une histoire grave mais caché sous une pile d'humour rendant le tout très satirique. The Nice Guys est vraiment un tour de force qui détonne dans le paysage du divertissement hollywoodien qui brille par son audace et sa singularité, je ne pensais plus voir de film comme ça en 2016 au cinéma. Dommage que le film ait fait un bide au box office montrant l'échec de l'identitaire face aux productions sans âmes et calibrées.

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Film d'une très belle sensibilité tout en parvenant habilement à éviter le pathos. La deuxième partie du film se révèle moins maîtrisée, même si les idées et les pistes de réflexions sont plus présentes, elle se révèle moins originale que le huit clos qui ouvre le récit. Histoire toute en subtilité sur la transmission et la découverte qui brille par sa sobriété et par l'excellence de son casting, Brie Larson et Jacob Tremblay en tête. Un très beau film.

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Film qui est passé inaperçu et qui va probablement déstabilisé le public en raison de sa narration déstructurée et de son rythme erratique. Un rythme lent qui parfois se révèle un peu long vers la fin du récit malgré le fait qu'il soit assez court. Evolution n'est pas parfait mais il est une proposition de cinéma fascinante et hypnotique qui malgré ses nombreux défauts arrive à marquer les esprits. Rares sont les films de cette trempe à voir le jour en France et Lucile Hadzihalilovic continue l'exploration de ses obsessions et thématiques avec un savoir-faire indéniable après son déjà prodigieux Innocence sortie en 2004. Elle aura mis du temps à faire son deuxième film mais elle n'a rien perdu de son talent, le film est visuellement splendide avec des images dérangeantes et inventives qui souligne une vraie créativité. Un film difficile mais pleins de personnalités et qui reste une des œuvres fortes de l'année.

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Le cinéma coréen s'attaque au film de zombie et cela détonne. Mis en scène avec virtuosité, on sent que Yeon Sang-ho travaille surtout dans l'animation et qu'il imprègne son film d'idées visuelles rares et audacieuses. Même si le scénario et ses mécaniques sont classiques et restent dans les codes du genre, il en tire le meilleur pour offrir un film viscéral et sous tension qui nous laisse rarement reprendre notre souffle. Épuisant par moments mais admirable, le meilleur shoot d'adrénaline de l'année !

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Le sujet ne m'intéressait pas plus que ça, je n'avais pas grand sympathie pour le personnage mais j'étais curieux de voir la performance des acteurs et surtout j'aime assez le cinéma de Danny Boyle. Et j'ai été bluffé sur bien des points. Passionnant de bout en bout et très originale dans sa forme qui s'affranchit des codes du biopic classique. Même si le dernier tiers et la conclusion sont en deçà du reste, on reste face à un très bon film à la mise en scène sophistiquée, au scénario dense avec ses dialogues prodigieux (comme toujours chez Sorkin) et le casting impressionne surtout la performance bluffante de Fassbender. Steve Jobs est assurément un des grands films de 2016.