Comment j'ai découvert le cinéma

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env 1980 - Peut-être le 1er film que j'ai vu. En tout cas le plus impressionnant pour l'enfant que je fus, sans doute car je n'ai pas discerné la différence entre réalité et fiction, entre acrobate et acteur. Tout comme ma fille de 6 ans ne fixe pas clairement cette limite actuellement.
Et donc quand l'acrobate chute, c'est le drame...

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1981 - L'une des expériences les plus époustouflantes de ma vie, je la dois à ma mère. A 8 ans, j'ai découvert le grand Spielberg qui met en scène aventuriers, pyramides, nazis, effets spéciaux !
Tout cela car maman pensait aller voir un... documentaire sur l'Egypte.

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env 1983 - Le Blues fait une entrée fracassante, au cinéma et dans ma vie. L'événement déclencheur est son visionnage par mon frère au collège qui me poussera à le voir quelques temps plus tard.
A sa découverte, pour l'enfant que je suis, images de cascades et chansons de Hooker/Franklin and co se télescopent et tourbillonnent en boucles. Je serai guitariste ou je ne serai pas.
Je le serai grâce à la naissance de ma 1ère fille : je lui ferai découvrir le film et je serai son "Blues father" !

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env 1985 - Le cinéma, c'est souvent du CULTE. C'est aussi des TRILOGIES voire, hélas, des séries sans fin. C'est surtout l'héritage que j'ai légué à ma 1ère fille. A chacun de ses anniversaires, nous sommes allés voir ensemble les StarWars 7-8-9 car ils sortaient précisément ce jour-là.
Qu'importe la qualité, quand père et fille partage un tel moment, l'émotion prime.

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env 1987 - un pote de collège qui a vécu au Texas en tant qu'expat me fait découvrir les "States" : le ketchup, la boxe et Rocky, le jean... Bref la "life" pour l'enfant bien rangé que j'étais...
Et quand il me montre Rollerball, mon cerveau explose. La violence peut devenir belle quand elle est magistralement mise en scène (cf. Orange mécanique).
Où s'arrête l'art, où commence le voyeurisme ?

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env 1990 - Difficile de situer précisément quand j'ai vu le film. Au collège à coup sûr.
Subway = Luc Besson = Eric Serra.
Plus tard un énième visionnage du Grand Bleu en petit comité me conduira à devenir père, 2 fois...
Plus dure sera la chute pour les 2 artistes.
Mais ce que je retiens par dessus tout, c'est la puissance de la MUSIQUE quand elle accompagne les propos d'un film comme une évidence.

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1992 - Petit saut dans le temps : Le bac est passé par là.
Et l'adolescent que je suis devenu commence à choisir ses films sous le règne des hormones ;-)
Je découvre alors dans Basic Instinct les scénarii alambiqués. Egalement et surtout la séduction, l'amour et la sexualité exposés sur grand écran.
La réplique culte du film, c'est la mienne. A la question d'un de mes potes "Tu as aimé ?", j'ai répondu "Oui. Ca colle..."

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1994 - 21 ans, j'ai quitté le domicile de mes parents pour l'âge d'or des études. Je découvre alors une nouvelle vague de réalisateurs qui vont devenir cultes. Grâce à leurs univers, à leurs partis pris et à leurs talents de scénaristes et/ou de metteurs en scène.
J'aurai pu citer Lynch ou Burton. Je choisis Tarantino. Et si j'avais déjà découvert et imité Reservoir Dogs, je retiens Pulp Fiction. Parce que c'est pour moi un pur chef d'œuvre mais au-delà ce fut l'ouverture sur Cannes, son festival et ses palmes.

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1995 - Caro et Jeunet demeurent pour moi autant des poètes que des techniciens du cinéma.
Ils ont créé ensemble des ambiances uniques et facilement identifiables. Notamment par les couleurs et les filtres utilisés. Ce sont donc eux qui m'ont naturellement fait découvrir que le cinéma est un art mais aussi un métier à base de techniques.
Un film se voit et se visionne...

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1996 - 23 ans et à la recherche de mon 1er emploi.
Les nuits, je découvre Arte. Je découvre surtout que le cinéma ne se décline pas qu'au présent.
Après Laughton, ce fut Fellini, Visconti, Lang, Comencini, Lean, Hitchcock..

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1997 - Cannes, encore et toujours !
Mais ce fut pour moi une révolution... Il n'y a pas que l'Europe et les Etats-Unis dans l'histoire du cinéma... Si ! Si !
J'y ai donc découvert le Japon. Celui d'Imamura, Kitano, Kore-Eda ou encore et surtout mon maître absolu Kurosawa !

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1998 - Denis Villeneuve ne fut pas tout de suite le grand réalisateur qu'il est désormais.
Il est pour moi le symbole du cinéma ARTS et ESSAIS. Celui qui est présenté souvent dans la rubrique "Un certain regard" à Cannes (encore !).
Ce film me rappellera à jamais les petites salles de cinéma, vétustes mais aux atmosphères inégalables. Celles que j'ai côtoyées avec délice à Nantes, Lyon, Lille ou Bordeaux.

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1999 - Bienvenu dans le XXIème siècle ! Si je ne range pas Matrix dans la catégorie Chef d'œuvre, il est par contre l'un des films les plus révolutionnaires de ces dernières décennies.
En s'inspirant des voltigeurs et films d'action de Hong-Kong, il est surtout la référence des films avec effets spéciaux... Le "must" qui ne vieillit pas contrairement à ses suites lamentablement ratées.

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1999 - Ce film a été un tournant. Comme d'autres, je l'ai choisi un peu au hasard sur les conseils d'un cinéma Arts et Essais à Lille.
C'est l'un des premiers drames que j'ai vu en conscience. Pur et dur, plein de désespoir et de vie. Le cinéma devient engagé.
Derrière, j'ai découvert Mike Leigh et Ken Loach, porte-étendards du cinéma britannique des années 90.

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2001 - Miyazaki, c'est un peu Kurosawa et Taniguchi réunis. L'union du cinéma et du manga.
C'est une découverte tardive et qui fait logiquement suite à celle de l'univers nippon, que ce soit en BD ou au cinéma.
Depuis, mes filles maitrisent ses œuvres autant que celles de Disney.

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2015 - Que représente Solaris et Tarkoski pour moi ?
La créativité et l'exigence. Tout ce qui fait diablement défaut aux superproductions américaines actuelles.
La révélation : après avoir visionné l'adaptation manquée de Solaris de 2002, j'ai visionné l'original...
Tout le monde n'a pas le talent de Sidney Lumet (12 hommes en colère) ou Dersou Ouzala (Akira Kurosawa) dans ce difficile exercice.
Pour les joueurs, je vous renvoie à la liste super-documentée : https://www.senscritique.com/liste/Eh_oui_Je_suis_un_remake/37743

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2021 - 6 ans après (ou quasi) la découverte de Solaris de Tarkovski, la découverte d'un film m'a profondément ému. Bien sûr, j'ai découvert entre temps Kurosawa (Dersou Ouzala, Barberousse, Ran...) dont je suis devenu fan.
Mais Ozu m'éclaire encore et toujours sur la multiplicité des talents artistiques dans le monde.
Et surtout, sur la faculté à s'émouvoir pour l'être humain, sa fragilité, sa sensibilité et sa beauté, malgré ses faiblesses.

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2021 - Il faut parfois un certain nombre de décennies (^^) pour apprécier certaines œuvres.
L'âge des 20 ans est l'heure de brûler ses ailes, celui des 30 ans le temps de se rouvrir à l'enfance. Mes 40 ans auront la décennie pour réfléchir sur le sens de la vie et de la mort.
Les Fraises sauvages auront été mon instrument.

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2022 - De la même manière que 2021 a été l'opportunité de (re)découvrir le cinéma japonais, 2022 aura été l'année de la Chine (au sens large).
Avec Wang Xiao-Shuai qui présente une fresque de la société chinoise, intimiste et émouvante.
Mais aussi Wong Kar-Wai (ses débuts), Jiǎ Zhāng-Kē, Zhāng Yì-Móu (avant ses superproductions) et depuis bien d'autres...

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2023 - Ce film boucle (peut-être) ma découverte du cinéma.
Avec lui, cette année fut aura été celle de vivre l'émotion des grandes oeuvres du cinéma muet en noir et blanc.
Bergman aura été le vecteur vers Lang bien sûr mais également Griffith, Eisenstein, Dreyer (la passion de Jeanne d'arc)...
Le film Les rapaces en sera l'étendard.