Après les méandres du désert de Namibie, George Miller en bon conteur nous emmène au Proche-Orient, plus précisément en Turquie où se passe la première partie de son histoire.

Conte onirique, le récit alternera entre narration des aventures vécues par un génie en Mésopotamie et période contemporaine découpée en deux phases : d'abord un huit-clos en Turquie entre l'entité mystique et celle ayant découverte la fiole dans laquelle il était enfermé, Alithéa une narratologue ; puis un retour de la protagoniste dans sa Grande-Bretagne natale.

La deuxième partie qui souffre d'un aspect plus monotone comparativement à la précédente et dans laquelle l'alchimie entre les personnages principaux ne se fait pas toujours, se retrouve toutefois soutenue à mon sens par la première et son déluge d'effets visuels et sonores digne des meilleurs aïssawas. Plusieurs scènes offrent notamment un arrêt intéréssant sur la nudité des corps ce qui est rarement vu dans ce genre de production hollywoodienne et renforce je pense la dimension onirique du récit.

Par ailleurs, quelques éléments subtils me font penser que le récit aborde à sa manière le thème de la réincarnation, ce qui n'est pas pour me déplaire dans ce jeu de valses orientales transcendentales auxquelles nous sommes soumis pendant la première heure. J'attirerai ici plus particulièrement l'intention du spectateur sur la similitude des tics corporels animant Alithéa et la dernière amante du Génie dont l'histoire s'est déroulée il y a deux siècles, lorsque celles-ci étudient.

Enfin, je me serai bien passé du petit point wokisme (auquel un nombre davantage croissant d'oeuvres occidentales semblent se soumettre) dispensé par la protagoniste à ses charmantes voisines au cours de la seconde partie (surtout au vu de la complexité du sujet abordé en 1 min chrono histoire de cocher la petite case inclusivité du studio de production). Cependant, cette aparté fortement dispensable ne dénature aucunement l'oeuvre dans son ensemble qui est à mon sens une réussite si tant est que l'on soit sujet à apprécier l'ode à la rêverie.

MJ-XII
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le 28 nov. 2023

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