The Gray Man par AntoineRA

Les frères Russo délaissent un temps Marvel pour un thriller d'action sur fond d'espionnage qui nous fait vite penser à un amalgame de Skyfall et John Wick pour les ambiances nocturnes stylisées et cette succession d'agents voulant récupérer la prime mise sur la tête de Six. Le scénario sur l’enrôlement au sein des black ops de la CIA renvoie à Jason Bourne, et le face-à-face Gosling/Evans fait plus de l’œil à Mission Impossible 6, ou peut-être est-ce juste la moustache. Enfin, les plans de drone à foison, le montage frénétique de l'action et son opulence ont surtout des airs de sous-Michael Bay. Mise à part cette histoire banale, un scénario parcouru de facilités et invraisemblances et des CGIs douteux, on apprécie Gosling qui garde son côté taciturne et son sang-froid, tout en étant efficace ; ce qui donne envie de le revoir. Evans en méchant sadique exagère un peu mais amuse pour ce rôle à contre-courant, et Ana de Armas continue de s'imposer en femme d'action fatale. On est dans l'ère du temps où un casting 5 étoiles s'envoie des punch lines ironiques en se collant des coups, ou des balles, lors de combats au corps-à-corps nerveux. Le surnombre de lieux (bien annotés) et les flashbacks futiles s'inscrivent dans un montage médiocre, qui accuse également des transitions abruptes et un manque de lisibilité sur certaines scènes. Si le casting permet de passer un bon moment, ce ne sera pas une référence du genre pour autant.