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Citation selon Lloyd Hansen : « Pour faire une omelette, il faut casser des gens »



  • Je peux tuer n'importe qui.

  • Peut-être pas n'importe qui.




Ana de Armas je t'aime !



The Gray Man produit par Netflix et réalisé par Joe et Anthony Russo est un film pop-corn d'espionnage ultra bourrin qui en met plein les yeux ! Une œuvre dénuée de subtilité articulée autour d'un scénario caricatural sans la moindre originalité dans lequel l'on suit le tueur à gages renommée "Six" (Ryan Gosling), qui se retrouve trahi par la CIA après la découverte d'un artefact USB compromettant pour son organisation. Pour le stopper, l'agence fait appel à Lloyd Hansen (Chris Evans), un agent externe implacable bien décider à remplir sa mission. Une histoire classique qui se prend beaucoup trop au sérieux et qui aurait dû davantage s'émailler d’humour parodique pour contraster l'invraisemblance des situations complètement délirantes que propose cette expérience cinématographique. Les enjeux sont simplistes, les relations entre les personnages platoniques, le contexte politique évasif. Un théâtre déviant d'accomplissement mais non de bonne volonté.


The Gray Man est un condensé purement orgasmique avec des chorégraphies énergiques qu'il est plaisant de regarder dans une débauche d'action où on ne comprend pas toujours tout ce qui se passe devant nous, mais bon sang l'érection de plaisir destructeur est là. Un défourre tout bien sec ! Fusillades, courses-poursuites, gunfights, corps à corps, explosions... le tout aux quatre coins du globe dans des lieux superbes que les cinéastes prennent visiblement plaisir à détruire. Un voyage mouvementé doté de cascades spectaculaires et d’action pétaradantes avec des instants drôles et enlevés où chaque scène est une occasion pour les Russo de tout faire péter. La séquence à Prague est complètement dingue ! La confrontation dans l'avion totalement fou ! L'ouverture de l'action lors du nouvel an radicalement viscéral ! L'explication finale dans un château en Croatie méchamment destructeur ! Le face-à-face physique entre Gosling et Evans hargneusement jouissif et violent ! Le film nous en met plein la tronche, si bien qu'il parvient à compenser les enjeux faiblards d'une histoire qui n'est pas la plus passionnante.


Une œuvre qui concilie le show des films d'action burné des années 80-90 avec une introspection plus dans l'ère du temps, pour un résultat satisfaisant. Un décalage que l'on retrouve jusqu'aux dialogues détachés qui alternent des répliques franchouillardes avec des éléments plus sérieux. Techniquement, autant on se retrouve avec des cadrages chirurgicaux sur un montage nerveux démontrant un savoir-faire visuel évident, autant on se retrouve avec des scènes pas toujours bien filmé provocant par moments une illisibilité sur des effets spéciaux médiocres comme lors de l'attaque dans l'avion. Un résultat étrange sur lequel il est finalement difficile de pleinement évaluer la réalisation. La composition musicale signée Henry Jackman est plutôt bonne. Aucun titre ne restera en mémoire mais malgré tout on passe un bon moment avec des pistes qui appuient efficacement les différentes séquences proposées.


Le casting quatre étoiles fait plaisir. Ryan Gosling pour Court Gentry alias "Six", me laisse un peu dubitatif. Si le comédien porte parfaitement l'action sur ses épaules, son attitude détachée et son caractère impassible en fond un personnage livide auquel on ne s'attache pas malgré la dramatique articulée autour de son passif tragique. Il manque de passion, d'énergie et d'électricité. Un manque de vitalité compensé par l'énergie qu'apporte Chris Evans. Chris Evans sous les traits de Lloyd Hansen est fabuleux. Un méchant charismatique complètement dingue qui n'hésite pas à employer les grands moyens pour remplir sa mission. Avec sa moustache ringarde et son attitude déjantée et radicale il offre une menace à la hauteur qui se démarque de ce qu'on a l'habitude de voir. Curieusement, il est le seul personnage apportant un trait d'humour décalé, pour le coup "cynique", qui lui va à la perfection. Le duel Gosling-Evans est dévastateur ! Je m'incline humblement devant la plantureuse et magnifique Ana de Armas pour l'agent ''Dani Miranda''. Un personnage badass qui défouraille allègrement l'écran via des chorégraphies spectaculaires. Sa dualité contre Avik San par Dhanush fonctionne très bien. Je veux une suite ou spin off avec en tête d'affiche Ana de Armas qui est géniale ! Le reste de la distribution fait un minimum le taff avec Jessica Henwick, Billy Bob Thornton, Regé-Jean Page, Alfre Woodard... La jeune Julia Butters pour Claire Fitzroy, avec sa maladie cardiaque est mignonne, venant offrir un peu de douceur dans ce monde de brutes.



CONCLUSION :



The Gray Man réalisé par Joe et Anthony Russo, c'est du pur concentré d'action articulé autour d'une histoire insignifiante porté par un bon casting sous adrénaline permanente. Un film jouissif qui aurait gagné à moins se prendre au sérieux mais qui fait office d'un divertissant et sympathique film popcorn d'espionnage percutant que j'aurai apprécié découvrir dans une salle de cinéma.


Pour le spectacle et simplement le spectacle !




  • Tu es blessé ?

  • Disons, que mon ego en a pris un coup.


Créée

le 25 juil. 2022

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