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Le film est vendu comme une biographie plus ou moins officielle de Spielberg par Spielberg. Mais c’est très réducteur.

C’est un film sur le cinéma, pour les amoureux de cinéma, par un amoureux de cinéma. On ne compte pas les passages didactiques sur les instruments de travail, du projecteur à la caméra, de la table de montage aux pellicules, sans parler des explications de ce qu’est le cinéma (la première scène du film) et des moyens de truquer une image. Godard expliquait que « le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde ». Spielberg y apporte la précision : à condition d’y avoir un contexte, ce que son personnage principal découvre dans la scène pivot du film.

Je disais donc que c’est un film sur le cinéma, au cours duquel Steven raconte son histoire. Ce qu’il fait sans cesse à travers d’autres de ses longs métrages. N’allez pas chercher des justifications à ce qu’il a tourné jusque-là dans ce film (style GEORGES LUCAS IN LOVE, le très drôle court-métrage), car cela se réduit à peau de chagrin. Le thème de la famille en souffrance est bien évidemment au centre du film, car c’est un des thèmes majeurs du cinéma de Spielberg. Entre une mère artiste éthérée (excellente Michelle Williams), qui cache un secret tellement évident aux yeux de personnes extérieures, et un père qui ne cherche pas à comprendre la vie de son fils par un autre prisme que celui du travail (Paul Dano, à des années lumières de son rôle dans THE BATMAN), Sammy (Gabriel LaBelle, vrai clone du jeune Spielberg) va creuser un peu égoïstement son sillon, essayant de comprendre comment fonctionne cet art merveilleux. L’oncle Boris (Judd Hirsch, dans un passage clé) lui explique la différence entre l’art et la vie, et cela sera le guide du gamin.

La rencontre avec John Ford (méconnaissable David Lynch), qui est un passage réel de la vie du réalisateur (on a au cours de sa filmographie des passages inspirés de son aîné, dont le plus fameux est dans IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN, puisé dans LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT) sera le point d’orgue.

On a au finale un film touchant, avec des moments de cinéma pur (le nombre de séquence sans parole est assez impressionnant dans un film de ce calibre) porté par des acteurs plutôt juste et une réalisation qui alterne entre passage très classiques et maîtrise quasi invisible. Un grand film.

lolodu87
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le 6 mars 2023

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