Dès l'ouverture du film le ton est donné et on reconnais la sagesse de Spielberg pour se mettre à la hauteur de son personnage principal, qui n'est autre que lui-même enfant. La caméra traîne derrière les adultes, perdue parmi la forêt de jambes devant l'entrée du cinéma. L'enfant exprimant sa peur, c'est à ce moment que les parents s'accroupissent et entrent dans le champs, deux visages bienveillants mais insistants poussant le petit vers l'entrée de la salle obscure.

Le choc visuel et émotionnel de ses petits yeux écarquillés face au Plus Grand Chapiteau du Monde et de sa catastrophe ferroviaire en grand écran marquera l'enfant d'une empreinte qui le suivra et le poussera tout au long de ce film-souvenir.

Le film nous présentera par la suite plusieurs plans marqués d'une poésie singulière par laquelle Steven Spielberg partage avec nous la naissance d'une passion et d'un talent naturel pour ces images en mouvement.

Mais Spielberg en bon Holywoodien qu'il est appuie l'aspect émotif de son ouvrage, et encore une fois il aborde la question de l'enfance avec cette tendresse si typique de son cinéma. Comme il s'agit cette fois-ci d'une histoire ouvertement autobiographique et il aborde ces thématiques de manière plus frontales.

Alors qu'au premier plan se déroule l'apprentissage du métier de l'enfant, au deuxième plan nous voyons se déployer une histoire intime de couple - ses parents - avec au bout un secret qui va lier le fils et la mère. C'est peut-être sur ce dernier point que je trouve le film le plus réussi, en tout cas touchant.

La dernière partie du film sur les années lycée est peut-être légèrement plus anecdotique, mais elle parvient tout de même à cimenter la professionnalisation du personnage (en avait-on besoin ?) mais aussi à rappeler l'antisémitisme ambiant ainsi qu'une troublante rencontre avec un jeune homme qui se termine sur un beau rose flamboyant.

La petite cerise sur le gateau en bouquet final nous donne envie de revoir L'Homme qui tua Liberty Valance de tout urgence.

Merci M. Spielberg.

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le 3 nov. 2023

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