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Depuis quelques mois, une tendance se dessine chez les grands réalisateurs : l’autobiographie. PTA avec « Licorice Pizza », James Gray avec « Armageddon Time » et aujourd’hui Spielberg avec « The Fabelmans », tous choisissent de raconter leur jeunesse.


Une démarche ironique en cette heure fatidique pour le 7ème art où les grands cinéastes peinent à exister dans ce paysage saturé par les plateformes, les franchises et (surtout) la bêtise et l'inculture crasse du public.


"The Fabelmans" aurait ainsi pu sonner comme une oeuvre crépusculaire, désenchantée et testamentaire. Et après tout, quand on est le plus grand réalisateur, on a le droit d'être nostalgique et de donner des leçons...mais non !


A la place, ce père tranquille qui n'a plus rien à prouver offre un chef d'oeuvre solaire et bouleversant. Un film profondément intime où Steven met en scène sa propre adolescence et une vertigineuse mise en abyme où Spielberg s'accepte enfin, à 77 ans, comme légitime avec une candeur et une humilité tétanisante.


"The Fabelmans", à chaque minute, prouve qu'il a toujours été cet éternel adolescent, mal à l'aise avec les mots et qui a fait sien le langage du cinéma pour communiquer.


Ce fils d'un ingénieur et d'une artiste, nourri des talents et des névroses de l'un comme de l'autre.


Ce surdoué qui a fait sien l'art du mensonge pour dire sa vérité.


Ce créateur humble tellement dévoué à son art qu'il devient aujourd'hui un être de celluloïd.


En réconciliation totale avec le passé qui a irrigué sa filmographie, Spielberg n'a plus aucun filtre, offre complètement sa vie à son public et l'organise en un joyau, aussi pur que dense.


"The Fabelmans" est le film d'un maître en paix avec lui-même, avec son passé et son héritage que le malicieux dernier plan referme comme ce qu'il est : un magnum opus.


Je n'ai même plus assez de place pour vanter la fabrication d'orfèvre, l'incroyable casting bref, la maestria habituelle.


Je peux juste vous dire que si c'est son dernier film, c'est le plus bel adieu d'un artiste.

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le 26 janv. 2023

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Adrien Beltoise

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