Dis donc, j’enchaîne que des bons films en ce moment… Entre la trilogie Dark Knight, le premier Terminator et Kill Bill, je me fais plutôt plaisir (si ça se trouve, je me soigne inconsciemment de mon dernier visionnage de Batman et Robin).


Terminator 2 est pour moi l’exemple, que dis-je, le guide de la suite meilleur que son prédécesseur. Certains diront que Dark Knight est la meilleure suite réalisée, cependant je trouve qu’en tant que suite, T2 a quelque chose en plus.


Ce qu’il y a de troublant avec ce T2, c’est qu’il reprend pas mal de passages du premier. Est-ce que James Cameron avait plus le temps pour son scénario et a bâclé le tout en piochant dans son précédent chef d’œuvre (désolé, Abyss est sympa, mais loin d’être un chef d’œuvre). Il faut dire, l’écriture du scénario a été faite en hâte, en quelques semaines et Cameron a dû bosser jour et nuit avec son ami William Wisher pour rendre le scénario à temps (rappelons que Cameron n’aime pas écrire, comme le dit mon livret accompagné de mon coffre T2 qui m’a appris pas mal d’anecdotes).


En bref, le scénario de T2 a été fait dans les pires conditions du monde, avec un délai ridiculement court par un gars qui a horreur d’écrire.


Un autre détail qui aura fait de la réalisation de T2 un enfer pour James Cameron, le tournage lui aussi très court. Le tournage débuta en octobre 1990 tandis que le film devait sortir en juillet 1991. Il n’est pas à préciser que le tournage de T2 a dû être complexe, pour les effets spéciaux. les nombreux défis concernant les effets spéciaux étaient nombreux, et l’équipe a dû réfléchir à de nombreux raccourcis pour finir le film à temps.


Pourquoi vous énumérer nombreux obstacles auquel s’est heurté Cameron et son équipe pour ce film ? Pour vous prouver, que James Cameron est un génie. Car avec toute la merde du monde, Cameron a été capable, de par son perfectionnisme, sa passion et son dévouement, à nous servir là, le plus grand film d’action jamais réalisé et à mes yeux, l’un des meilleurs films de tous les temps.


Terminator 2 est un chef d’œuvre. Je ne peux m’empêcher de tirer ma petite larme lorsque je repense à toutes les thématiques qu’aborde Cameron dans son film, à toutes ces scènes aussi spectaculaires que tendues. Bref, T2 est le chef d’œuvre qui aurait bien failli ne jamais voir le jour.
Je vais être clair, T2 est plus qu’un film d’action bourrin et ultra bien calibré, c’est également un film vibrant sur la nature humaine dans tous ce qu’elle a de plus stupide et destructrice. T2 est un avertissement. Si nous continuons à créer des armes, à repousser les limites de la technologie, cela nous mènera à notre perte. Je me rappellerai toujours de cette réplique du Terminator à John lorsque celui-ci lui demande s’ils vont s’en sortir : « c’est dans votre nature de vous détruire ».
Tout le propos est d’ailleurs renforcé par le personnage de Miles Dyson, celui qui créa Skynet causant l’extinction de l’humanité. Persuadé de rendre service à l’humanité, on lui rappellera plus tard que ce sont des hommes comme lui qui ont « créé » la bombe atomique comme s’ils avaient donné la vie. Un contraste bien trouvé. Il n’est plus question de « créer » la vie, mais de la détruire malgré de bonnes intentions.


Mais T2 n’est pas seulement un film d’anticipation sur la bêtise humaine, c’est un film sur l’amour. L’amour de Sarah Connor pour son enfant en danger, l’amour de John à une machine qui sera au final, la seule figure paternelle de sa vie, l’amour de Miles Dyson pour sa création. Tout cela, à mettre en contraste avec la froideur des deux machines incarnées par Arnold Schwarzenegger et Robert Patrick.


Si Robert Patrick campe un T1000 terrifiant encore plus froid que le T800 du premier film. L’ami Schwarzy incarne un T800 protecteur remettant constamment en question la nature humaine. Pourquoi pleurez-vous ? Pourquoi ne pouvons-nous pas tuer ? Ce que je trouve vraiment beau dans tout ça, c’est que cette machine pourtant crée pour tuer, va comprendre pourquoi nous pleurons et pourquoi il ne faut pas tuer. Notamment avec cette réplique absolument déchirante dans une scène finale de toute beauté : « Je sais désormais pourquoi vous pleurez. Mais c’est une chose que je pourrai jamais faire ». Le tout, ponctuée par cette réplique finale incroyable : « Si une machine peut découvrir la valeur d’une vie humaine, peut-être le pouvons-nous aussi ».


Et ce que je trouve encore plus fascinant dans T2, c’est la dualité entre Sarah Connor et T800. Si le T800 s’humanise petit à petit dans le film, Sarah Connor elle, prend le rôle de la machine capable de tuer et totalement déshumanisée. Disons-le franchement, l’écriture du personnage de Sarah Connor est tout bonnement splendide. Partagée entre son amour propre pour son fils John et sa folie, elle est constamment rattrapée par ses visions d’horreur, redoutant à chaque instant, la venue du Jugement Dernier. D’une certaine manière, je trouve ça logique qu’elle soit, dans un hôpital psychiatrique au début du film. Car même si elle dit la vérité concernant la fin du monde, elle est complètement dépassée par ce qui lui arrive et tente désespérément de se durcir pour ne pas tomber dans le désespoir.


En bref, T2 est beau, triste, et est partagé entre le pessimisme et l’optimisme. Il sait montrer la folie humaine tout en prouvant qu’il reste encore du bon en nous.


Quant aux scènes d’actions, je pense que tout a déjà été dit. Le film est spectaculaire. Encore aujourd’hui, je reste émerveillé devant ces scènes d’actions si biens réalisés, les cascades absolument dingues et la numérisation du T1000 tout juste incroyable. Encore aujourd’hui, T2 est visuellement grandiose et n’a pas à rougir de nos blockbusters actuels bien que jolies à regarder, mais dénudés d’intérêt scénaristique.


Et encore une chose, c’est que le film se regarde aussi pour le plaisir. Je parle beaucoup du ton dramatique du film et de tout son message sur l’humanité, mais il n’empêche que quand je l’avais vu jeune sans comprendre toutes ses thématiques, je m’étais éclaté. Et encore aujourd’hui, je m’éclate devant T2. Les répliques de Schwarzenegger sont mémorables et donnent des scènes hilarantes (« Il vivra », « reste cool sac à merde »). Les personnages comme John Connor (bien que triste de par le manque de figure paternel) ou encore le Dr Silberman (déjà présent dans le premier) rendent le film plus léger sans faire tomber la tension.


Enfin, je tiens à dire qu’il faut voir ce film en version longue. Car je vous jure elle vaut le détour. Elle rajoute pas mal de scènes. Que ce soit des scènes comiques (comme celle du sourire sans doute la plus drôle de tout le film reprise dans Terminator Genesys). Elle apporte également pas mal de cohérence, insistant sur la passion de Miles Davis pour Skynet, ou encore, avec juste quelques plans, rend le combat final beaucoup plus logique (le T1000 fond un peu à cause de la chaleur et c’est avec ce détail que John arrive à différencier sa mère du T1000 qui a pris son apparence). Une fois que vous aurez vu ce film en version longue, vous ne pourrez plus repasser à la version cinéma, je vous le garantis.


Donc Terminator 2, c’est à mes yeux le Graal du film de SF et d’action. Un millésime d’écriture et de réalisation. Un film touchant, poignant, même émouvant, mais qui nous fait également rire et nous émerveille avec ses scènes d’actions spectaculaires. Un film qui clôt parfaitement l’odyssée de Sarah Connor et de toute la saga Terminator qui se finit d’une manière incroyable et qui… pardon, y a eu des suites ? Jamais entendu parler (ne compter par sur moi pour les revoir et faire des critiques dessus).


Regardez T2, aimez T2, ce film est un chef d’œuvre.

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le 20 août 2017

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James-Betaman

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