Super presque 8

Nonobstant la débauche d'effets spéciaux, particulièrement malvenue dans la scène du déraillement, le fait de montrer de manière explicite le monstre à l'écran et la destruction de la ville par les militaires, j'ai bien aimé Super 8.

Tout d'abord parce que, malgré les passages précédemment cités, la technologie est ici belle et bien mise au service de l'histoire.
Tout comme dans E.T., comparaison d'autant plus difficile à éviter qu'elle est pleinement revendiquée par Abrams, c'est bien une fable moderne à laquelle le numérique vient simplement donner vie.

Ensuite parce que les jeunes acteurs sont pour la plupart bons, excellents même si on parle de Elle Fanning bien sûr, et que c'est suffisamment rare pour être mentionné.

Enfin parce que oui, je me compte parmi ces presque trentenaires nostalgiques, qui ont grandi avec les films dans la veine desquels puise ce Super 8.
Parce que cette scène du tournage dans la gare m'a fait frissonner au moins autant que les gamins qui y assistent dans le film.
Parce que le temps du film, j'avais à nouveau 8 ans.

Et que techniquement parlant, hormis les effets spéciaux eux-mêmes, on pourra difficilement rechigner sur le travail effectué au niveau des lumières comme de la musique (un peu fade mais se mariant bien à l'ambiance eighties), hommage appuyé mais sincère au Spielberg des origines.

La fin m'aura en revanche laissé un goût plus mitigé, partagé entre une conclusion somme toute très respectueuse des canons du genre, quand j'y pense avec un peu de recul, mais néanmoins très cucul la praline. Sans doute un peu trop pour les adultes que nous sommes devenus et qui, sentant approcher l'heure de sortir de la salle, reprennent leurs esprits et quittent les baskets de pré-ado qu'ils avaient à nouveau enfilé le temps d'une séance.