(Je préviens, il y aura des spoilers. J'essayerai de mettre la balise mais ça va peut-être m'échapper par moment).
Lorsque j'ai vu la bande-annonce de ce film, j'en ai carrément eu les larmes aux yeux.
Il y a des BA exemplaires, celles qui vous filent des frissons, vous savez ? Celles qui font grimper le niveau d'attente au maximum. Eh bien la BA de Starwars : Le réveil de..., ça a été ça, pour moi. Parce que le film promettait, là-dedans, d'être une superbe suite, pleine de nostalgie et d'épique, de magie, pour les épisodes 4-5-6.
En un sens, le film a réussi son coup là-dessus.
Je viens d'écrire un roman jeunesse basé sur le principe de miroirs dans la construction du récit, et du coup, ce principe m'a un peu sauté aux yeux pour le scénario :D
Grâce à plusieurs jeux de miroirs, le film de JJ Abrams parvient à faire appel avec beaucoup de force à nos souvenirs :
Les miroirs se positionnent soit entre 2 "époques" (c'est à dire, entre l'époque du présent film et la trilogie 4-5-6), soit entre des duos de personnages (par exemple, entre le duo Han Solo-Leia / Han Solo-Rey pour la scène de la fuite / pour le duo Han Solo-Ren / Dark Vador-Luke pour la scène de révélation père-fils et de chute, etc.), soit au niveau de la réplique même (la référence au container d'ordures, Han Solo qui récupère l’arbalète de Chewie, Rey qui réparer le Falcon avec brio sous les yeux médusés de Han, etc.), ou du lieu ! (Tatooine/Jakku - Etoile Noire/bidule 100 fois plus gros dont j'ai oublié le nom, etc)
Avec tout ça, on obtient énormément d'ironie dramatique, énormément de préparation, énormément d'émotion et de nostalgie. Well done, JJ Abrams.
Par ailleurs, les clins d'oeil appuyés qui m'ont paru lourdingues dans un Jurassic World m'ont paru ici, grâce aux miroirs multiples, tout à fait appropriés et agréables. Parce qu'ils tenaient plus de l'hommage (là où, dans Jurassic World, le scénario se moquaient carrément d'eux) et qu'ils servaient véritablement de base pour une nouvelle histoire. J'ai ressenti une bienveillance, là-dessous, qui était très appréciable.
Ajoutons à cela pas mal d'humour (là aussi, dans le même ton que la trilogie 4-5-6), un retour au merveilleux pour tout ce qui entoure la Force des Jedis. (exit les midichloriens !!!), et un scénario beaucoup plus "intimiste" (toutes proportions gardées... on est tout de même dans un starwars, y'a quelques bastons et quelques cabrioles en vaisseaux), plus centré sur les relations entre les personnages, et j'ai beaucoup beaucoup aimé ce volet là :D
Maintenant, passons aux quelques points qui "blessent" :
Peut-être qu'il y avait trop d'attente aussi, de mon côté. Mais je n'ai pas ressenti durant le film le frisson que j'ai eu lorsque j'ai vu le trailer. Je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt sur une raison précise... Plusieurs hypothèses :
La BA ne vendait pas un film aussi intimiste. Attention, j'ai beaucoup aimé ce côté là du film (voir ci-dessus), mais c'est peut-être l'écart entre la BA et le film lui même qui a fait disparaître une partie du frisson (dû à la grandeur du décor, de l'histoire, de l'épique qu'on me laissait entrevoir et qui est moins présent, j'ai trouvé)
L'association musique/images qui fonctionnait parfaitement pour la BA a été très peu efficace pendant le film. A vrai dire, j'avais juste l'impression de ne jamais entendre la musique de Williams durant le film... Pour moi, la musique fait une grande part de l'épique d'un film Starwars. Là... j'étais un peu sur ma faim.
Les personnages soulignent un chouilla trop tout ce qui se passe à l'écran...
Le "méchant" du film, Ren, est en réalité le fils de Leia et Han Solo.
Bon, ben cette info là, on vous la martèle. Pour bien que vous compreniez.
Idem, moment de fuite, lorsque les grosses bestioles dans le cargo sont aux fesses de Rey et Finn, les répliques de Rey du style "olala, j'ai vraiment fait une grosse bétise !" sont un peu too much.
Les scènes d'action suffisent amplement à comprendre les enjeux et parfois, j'ai trouvé qu'on faisait trop parler les personnages... pour pas grand chose.
- La motivation de Finn est... bâclée ?
En gros, ça se joue sur la première séquence avec l'attaque du village. Un personnage (stormtrooper) que vous ne connaissez pas se prend un coup et... Hop, ça le sort de son conditionnement.
Bon, on a beau faire souligner ça (la sortie de son conditionnement) par les mots d'un impérial, plus tard, j'ai trouvé que ça n'était pas assez fort / trop rapide.
C'était une bonne idée, mais... je crois que j'aurais eu envie de voir un peu Finn agir comme un véritable stormtrooper avant de le voir changer. Pour mieux comprendre ce changement et sa progression future.
Et je ne me suis pas attachée à lui, mais il me fait clairement l'effet d'un personnage faire-valoir qui s'est retrouvé sur le devant de la scène, pour cet épisode là. Peut-être prendra-t-il plus d'épaisseur lors des futurs épisodes ? (je l'espère, en tout cas).
- Peu de préparation des scènes dramatiques (et on passe trop vite à la suite)
Dans cet épisode, des planètes entières sont détruites (plusieurs, hein. Pas une seule, comme Alderaande, sauf que Alderaande, ça m'avait fait chialer. parce que c'était la planète natale de Leia, on avait une préparation de malade), mais c'est comme si c'était anecdotique. Pas vraiment de coup dur ressenti côté Rebellions, on continue le job.
La mort de Han Solo est un peu plus préparée (on s'y attend, elle arrive, j'ai eu ma petite larme à ce moment là), mais elle est vite sapée par... ben par la suite du film, quoi. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'encaisser, Leia semble peinée mais bon, y'a pas que ça à faire, quoi. Et puis le combat est gagné ! Youpi, on finit sur une note positive.
Au final, la nostalgie (grâce aux jeux de miroirs) et la bonne surprise du petit côté intimiste contrebalancent bien les autres points. Si je devais faire une simple comparaison pour le réalisateur, j'ai quand même trouvé que JJ Abrams a mieux réussi le reboot de Star Trek (avec son film de 2009) que cet épisode VII de StarWars, mais l'attente de mon côté était bien plus grande pour ce dernier (je crois que ça pèse pour beaucoup dans la balance) et puis, il avait tellement de possibilités de se planter, avec un tel héritage pour cette franchise... !
Allez, JJ, tu t'en es bien tiré :)