Ca aurait simplement pu être une adaptation foirée comme on en voit tellement de nos jours, mais Christophe Gans a décidé, en avançant sans cesse visage masqué, de violer l'intégralité des fans de Silent Hill. Eh ouais, ceux qui ont trouvé ce film parfaitement fidèle à l'oeuvre originale, vous vous êtes bien fait brigander par toute cette mise en scène. Parce que Gans a fait n'importe quoi du scénario du jeu vidéo, mais il en a surtout fait ce qu'il voulait. Mais bon, il est pas si con le mec, il a bien pigé que les vrais fans se laisseraient pas enculer si facilement.
        Alors tout en subtilité, il a décidé de foutre des petites références aux jeux par-ci par-là pour essayer de mieux faire avaler la pilule à un public qu'il a surement craint, pour leur faire croire que c'était une adaptation totalement servile au premier opus. Alors, à bon entendeur :

    - Non, faire marcher un seul Lying Figure au milieu d'une route, ça ne fait pas de Silent Hill une bonne adaptation.
    - Non, faire apparaitre Pyramid Head deux fois dans le film, ça ne fait pas oublier que ce n'est qu'un putain de figurant.
    - Non, resservir des musiques du génial Yamaoka déjà entendues dans les jeux vidéo (j'aurai trouvé ça plus honnête de lui demander carrément de faire une bande-son originale), ça ne fait que construire un enrobage autour d'un film de merde.

        Et j'en passe. Le plus navrant avec tout ça, c'est que des vrais fans sont tombés dans le panneau et sont donc passés à côté d'une tripotée d'éléments qui prouve que le scénario frise le grand n'importe quoi.
        Ah ok, la cinquantaine de personnes dans l'église de la ville alors que le but du jeu vidéo a toujours été de mettre en scène un minimum de protagonistes pour tenter de créer un sentiment de solitude.
        Ah ok, l'horreur qui a oublié d'être psychologique, comme dans les jeux, et qui est davantage visuelle, sans jamais faire peur.
        Ah ok, les effets spéciaux de merde. Putain, pourquoi personne en parle ? Même le photoshop sur l'affiche du film est foiré ! J'irai même jusqu'à dire que le premier Silent Hill, pourtant sorti en 1999 avec les graphismes qui vont avec, est plus beau et crédible que cet amas d'images de synthèse bon marché.

        Voilà, j'ai pas souvent l'habitude d'être en colère contre un film, mais sachant que Gans se définit comme un vrai fan de Silent Hill et qu'il avait entre ses mains toutes les cartes pour faire un bon film, il y a de quoi se sentir trahi. Mais après une telle expérience, les jeux paraissent encore plus beaux. Comme quoi, cette blague cinématographique aura eu une petite utilité.
Yoth
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le 3 juin 2012

Modifiée

le 8 août 2012

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