Avec cette compilation, considérée comme un véritable album au fil du temps, Richard D. James (ou alors son alter ego, Aphex Twin) se place en plein milieu de deux univers. D'un côté, la musique de l'Irlandais reprend là où l'électro des années 70 (et je pense en particulier à Tangerine Dream) avait perdu son souffle, et de l'autre, elle amorce toute une génération de groupes d'IDM et d'Acid Techno qui fleuriront à partir du milieu des années 90. A mon sens, SAW85-92 apparait donc comme une sorte de passerelle.
En substance, l'album est à l'image de sa pochette : sobre, minimaliste et épuré. Les rythmes sont froids, les basses lourdes, les nappes de claviers aériennes. Le véritable coeur de SAW85-92 se trouve évidemment en son juste milieu : le vibrant "Ageispolis", la remontée d'acide avec "Green Calx", sans oublier le duo de choc "Heliosphan" / "We Are The Music Makers"... Même pas besoin d'en discuter, c'est culte au-delà du culte.
Même aujourd'hui, ce premier fait d'arme n'a pas pris une ride. D'ailleurs, je suis un peu jeune pour faire mon vieux con, mais si on pouvait passer "Ptolemy" en boite de nuit à la place des immondices habituelles, ça serait sympa.
