La croisière s'amuse

Après The Square, Ruben Östlund revient sur la Croisette avec Triangle of Sadness. Le film se divise en 3 parties, Carl & Yaya, La Croisière et l'Île. Bien que le film soit divisé en 3 parties, elle raconte une même histoire linéaire et aurait pu se passer de ces segmentations. La première partie suit un couple de Top-Modèles / Influenceurs, la deuxième une croisière de Luxe et la troisième l'escale sur une île.

La première partie est très proche de l'humour de The Square utilisant la dispute de couple comme situation de malaise pour créer la comédie. La deuxième partie est celle qui se démarque le plus, et est à la croisée de The White Lotus et de la Vie Aquatique. L'humour est social et utilise des archétypes de personnages pour dénoncer des problèmes de société comme l'armement, la surexploitation, ... Les riches dans cette croisière vont dans une scène hilarante perdre lors d'un dîner tout leur apparat pour devenir de simples hommes, presque des animaux. Cette déchéance se poursuit dans la troisième partie avec une inversion de l'échelle sociale quand sur l'île l'argent n'a plus de pouvoir et qu'il faut compter sur l'humain.

Le film est finement écrit et ne répond à aucun schéma pré-établi. La gestion du malaise et du rythme des gags visuel comme sonore montre la force de Ruben Östlund dans cet exercice. On prend du plaisir devant ce film qui a quand même tendance à s'essouffler dans sa troisième partie. Le seul point noir reste la fin ouverte qui déçoit, après avoir emmené le récit aussi loin, ne pas être en mesure de le conclure est une déception.