Quoi d'neuf Docteur 2 : Electric Boogaloo

Il y a un an, un mois et quatorze jours, je découvrai Re-Animator de Stuart Gordon. Une adaptation d'une nouvelle du même nom signée H.P Lovecraft, et qui fut une bonne surprise. Un résultat gore et fun, une série B qui défoule de temps en temps.

Avec une fin qui laissait forcément présager un autre opus, j'ai donc attendu quelques temps avant de me plonger dans cette suite, ayant moins bonne réputation que son prédecesseur.

Précédemment, dans Re-Animator :

Herbert West, étudiant en troisième année de médecine à l'université d'Arkham, invente un serum capable de réparer les tissus morts et donc de redonner vie à des corps décédés. Après avoir semé la pagaille avec des morts-vivant incontrôlables, Herbert et son pote Dan quittent les USA pour le Pérou où ils servent en tant que médecins militaire.

Mais la maison les rappellent à Arkham où Dan devient médecin à l'hôpital et décide d'arrêter d'aider Herbert dans ses recherches. Mais ce dernier lui propose un ultimatum pour l'empêcher de partir : recréer la femme qu'il aimait avant qu'elle ne meurt.

Cette suite nous propose donc une version alternative au second film Frankenstein avec Boris Karloff, tout en adaptant l'histoire du Maître de Providence. Enfin, le premier film n'était pas une adaptation directe de la nouvelle, elle en gardait les éléments principaux et les réutilisait dans le but de créer un univers un peu différent. Pour cette suite c'est pareil, ce n'est ni vraiment Le Prométhée Moderne ni L'Appel de Cthulhu.

D'ailleurs le film n'a même pas été réalisé par Stuart Gordon, le mec derrière Chéri, j'ai rétréci les Gosses, et d'autres adaptations lovecraftiennes allant du cool au pas terrible comme From Beyond (c'est ça la polyvalence mec).

Dans les grandes lignes, cette suite reprend les éléments marquants du premier opus : des morts-vivants, de l'humour noir, du gore, le sérum vert fluo, bref on garde les éléments solides du premier volet et on fait une suite un peu moins folle. L'humour marche moins, le gore n'a rien de vraiment jouissif malgré qu'il soit bien foutu, et l'effet de surprise de la découverte d'une adaptation disparaît pour laisser place à une sorte d'attente de voir le résultat final.

Comme dans le premier film, il y a quelques références à l'univers lovecraftien :

Sounds like rats in the walls...

Mais voilà, comme dit plus haut, c'est moins foufou. J'irai pas à dire qu'on s'ennuie mais dans le fond, ça ne captive pas. Pas de suspense ou de retournement de situation, c'est plat.

En fait, il y a déjà un souci de cohérence majeur avec le premier film. À la fin du premier opus, on voit Dan injecter du sérum dans le cou de sa petite amie fraîchement morte et là dernière chose qu'on entend est un cri déchirant. Et commennt démarre ce second film ? Au Pérou, huit mois plus tard, et la petite amie en question ne semble pas avoir été ré-animé. À la place, les protagonistes décident de créer une nouvelle copine à Dan plutôt que de ré-utiliser le corps intact de la fille du premier film.

Mmmmh, ça sent bon le scénariste qui savait pas comment reprendre les rênes ça !

Après, il y a quelques autres incohérences qu'on ne voit pas sur le coup, mais on finit par s'en rendre compte après le visionnage. West est censé se servir de corps le plus frais possible pour ses expériences, mais là visiblement ça le dérange pas d'utiliser des corps vieux de plusieurs semaines...Avec la crise il a sûrement moins de macchabés sous la main, allez savoir.

Mais outre les incohérences, le VRAI problème de ce film, c'est que les mecs ne savaient pas vraiment quel genre de suite ils voulaient faire.

On ressent l'envie de parodier (ou plagier à vous de voir) La Fiancée de Frankenstein, mais il y aussi l'envie de faire une suite au premier film en reprenant un antagoniste déjà existant. Et bien sûr, ça finit en une purée scénaristique où ce qui est censé être la quête principale n'est vraiment montré que durant la dernière demie-heure, et où les enjeux scénaristiques secondaires sont plus sur le devant de la scène.

Et pour finir un film maladroit, quoi de mieux qu'une fin maladroite ! Une sorte de cliffhanger où Dan et sa pote survivent, mais West semble décédé alors que la tête décapitée du Docteur Carl Hill ricane sous des gravas. A-t-on une réponse dans le troisième et dernier opus ? Personnellement, je m'en cogne puisque cette suite a éte une douche froide qui m'a vraiment déçu et qui ne m'invite PAS DU TOUT à regarder le dernier volet de la saga.

Alors oui, ce film n'est pas catastrophique, c'est juste une suite mal gérée qui aurait pu être sauvable si Stuart Gordon s'était occupé du projet lui-même.

Et c'est dommage car il y a des bribes de bonnes choses par-ci par-là ! Un chien ré-animé (un peu comme le chat du premier film), des aberrations faites d'organes qui sont malheureusement à peine montrées, et la revanche du docteur Hill qui était un antagoniste sympa mais qui se fait vite oublié ici.

Je trouve que les deux seuls choses qui sauvent ce film sont Jeffrey Combs qui joue très bien (mais un peu moins bien qu'avant) son personnage, et la musique principael du film qui est l'un de mes thèmes de film d'horreur préféré.

Voilà, Re-Animator 2, un fouillis d'idées bien trop court et bien trop brouillon, oubliable et inintéressant. À moins que vous soyez vraiment curieux ou amateur de films d'horreur pas terribles (je dois vraiment arrêter de regarder ce genre de bouses putain), ne perdez pas de temps sur ce film, regardez son grand frère qui lui a véritable personnalité.