
Arrival arrive enfin ! Dernier film en date de Denis Villeneuve, le touche-à-tout québécois. J’étais un peu tendue en pensant à une invasion d’aliens sur Terre, mais le peu que je connais du sieur m’a rassurée. Nulle déception d’ailleurs. Arrival n’est pas un entertainment comme on en voit souvent. J’ai vu certaines personnes en sortir assez déçus, croyant peut-être avoir droit à une autre suite d’Independance Day ? Par bonheur, ils se trompaient !
Arrival est basé sur la nouvelle de science-fiction Story of your life de Ted Chiang. L’idée générale (décrite dans le synopsis) est de décrypter le jargon extraterrestre afin de communiquer avec ces invités surprises, et ce grâce à une linguiste renommée : le Dr. Louise Banks (Amy Adams). Il est très intéressant de voir ainsi comment étudier un langage totalement inconnu pour en trouver les bases et pouvoir en former les idées. Avec l’aide du physicien Ian Donnelly (Jeremy Renner), les sciences se mettent en mouvement et les symboles prennent vie. Il est aussi intéressant de s'attarder sur les incidents qui découlent de l’arrivée des aliens sur notre planète, en se disant que cela pourrait être un scénario plausible. Les réactions du public et des médias, les conflits politiques et la façon de gérer un tel Evénement sont loin d’être farfelus. A part peut-être pour ce qui est de la grandeur des US et de l’absence totale de l’Europe (je ne vais pas m’étaler dessus ^^).
Quoi qu’il en soit, le film repose certainement plus sur son personnage principal, Louise, que sur "l’attaque" de nos amis des fins fonds de l’univers. Le contraste entre l’effervescence extérieure et le calme intérieur de Louise met les choses au clair. Le silence dans le chaos. La femme se découvre progressivement, forte de ses convictions et de ses expériences. L’actrice incarne avec brio sa fragilité enveloppée d'un charisme brillant. Les mots qui sortent de sa tête ouvrent des portes vers l’avenir et l’échange. Every story has a beginning and an end. Les deux bouts se rejoignent pour créer la paix. Louise a bien compris que la communication est des plus importantes, une faculté que l’Homme devrait mettre à profit plus souvent. Dans mon petit monde, je le crois aussi. Le langage détermine notre façon de penser et d’interagir avec les autres.
Puis il y’a les images, les sons et les sensations qui parcourent le film grâce au cinéaste. Ce premier plan sur le monolithe en forme de phaseolus est à couper le souffle. L’alternance entre le bruit et le silence pour se concentrer sur son personnage et ses émotions. La façon de gérer les "souvenirs" pour mettre le puzzle en place est bien effectuée de façon à ne pas s’y perdre (pour peu que l’on soit attentif). Les effets visuels, la gestion de l’espace et du temps, la tête à l’envers et l’encre des seiches… Villeneuve régale.
Enfin, il est possible que la fin soit un peu convenue, je ne le nie pas mais je ne lui en tiens pas rigueur car j’ai passé un bon moment de cinéma. Pour moi, Arrival, c'est comme une Odyssée kubrickienne et The Tree of Life malickien qui enfantent un conte moderne et humain.