Mais si ! Souvenez-vous de X, le chaînon manquant entre Psychose et Massacre à la Tronçonneuse ! Sorti il y a déjà quelques mois maintenant et qui sort seulement en salles dans notre hexagone. J'avais bien aimé X et j'ai été très surpris de voir que Ti West bossait déjà sur deux autres films dans le même univers. Et le premier de ces deux films est Pearl.

Pearl est donc un préquel à X, se déroulant en 1918 et se concentrant sur la vieille folle du premier film, mais en nous la présentant durant sa jeunesse cette fois-ci. Pearl est donc une jeune fille de ferme vivant avec sa maman d'origine allemande et son papa aux portes de la mort coincé dans un fauteuil roulant. La jeune femme rêve de quitter la campagne et de partir en ville pour devenir une danseuse de renom, en attendant que son mari revienne du conflit en Europe. Cependant Pearl a quelques petits problèmes dans sa tête. Pearl aime bien parler aux animaux avant de les tuer et de les donner en pâture aux alligators. Pearl aime bien faire l'amour avec les épouvantails et tuer tous ceux qui s'opposent sur son chemin. Pearl a un petit problème dans la têtête.

Il y a cette loi quasi universel qui dit que les suites sont toujours moins bien que le premier film. Mais là ce n'est pas le cas. Non, Pearl sort fraîchement de l'esprit d'un réalisateur créatif et qui a décidé de nous offrir une suite meilleure que le premier film.


Déjà, on oublie le slasher bourrin rempli de clichés, on va plutôt partir pour un drame horrifique plus psychologique. Fini le massacre de jeunes gens dépravés, ici la violence est un peu moins présente. En fait je dirais même que Pearl est un film d'horreur qui serait presque une parodie des classiques de chez Disney. J'explique.


Pour faire simple, c'est l'histoire d'une fille malheureuse qui décide de partir de chez elle pour devenir ce qu'elle a envie d'être. Ce scénario n'a rien à envié à Blanche Neige ! Des les premières minutes du film on semble transporté dans un conte de princesse qui n'a rien d'un film d'horreur. Musique orchestrale, générique avec une typo digne des premiers succès d'Hollywood, séquence d'introduction avec l'héroïne qui danse et parle aux animaux, du pur Disney je vous dis ! Mais la différence avec les histoires de princesses qui se finissent bien, c'est qu'ici tout dégringole.

Une histoire d'espoir et de recherche d'identité devient vite un sordide drame où la folie, le désir charnel bestial et la violence sont omniprésents. L'héroïne du film est loin d'être une charmante demoiselle gentille et naïve. C'est un peu comme si le marteau de la réalité s'écrasait sur une histoire pour petite fille. Et que le marteau écrasait tout le monde de manière dégueulasse.


Outre ce côté "Rêve américain qui tourne mal", le film s'inspire (encore) de films d'horreur à l'ancienne, avec comme modèles Texas Chainsaw et Pyschose. Car même si le film commence à se créer une identité propre, l'influence des classiques est toujours là. Une grande baraque isolée, le repas de famille, un personnage en chaise roulante à moitié mort, la figure de la mère autoritaire, le héros désorienté mentalement mais à l'allure normale etc. . D'ailleurs, pas mal d'éléments et de séquences font échos à des scènes de X comme la fourche, l'alligator ou la voiture qui s'enfonce dans l'étang. On notera également un petit parallèle avec une certaine pandémie, Coronavirus ou grippe espagnole, je vous laisse débattre dans les commentaires.


À part ça, le film est moins maladroit que X, plus maîtrisé. Les acteurs jouent mieux déjà, avec Mia Goth qui fait un taff extraordinaire, et une réalisation plus soignée et originale. Il y a une certaine créativité, comme l'imagination de l'héroïne représentée à travers des spectacles ou des vieux films ou encore certaines scènes super efficaces par leur simplicité : la dispute durant le dîner et les confessions. Un mot aussi sur le générique de fin, qui est probablement l'un des meilleurs plans de l'histoire du cinéma d'horreur, et je pèse mes mots.

Il y a bien deux trois petits couacs, comme tout ce qui tourne autour du sexe, qui est un sujet tout de même moins présent que dans X. C'est marrant de voir des films pornos préhistoriques mais c'est peut-être pas le meilleur pour un premier rencart, non ? La fin aussi est un peu trop surréaliste et cliché, et comme pour X, le déroulement des évènements est assez prévisible.


Bref Pearl, deuxième volet d'une saga horrifique s'inspirant de vieux films d'horreur des années 60 et 70, un chouette film que je vous invite à voir dès que possible ! Que vous ayez vu ou non X, les films se distinguent et ne sont pas tant liés que ça. C'est peut-être la force de de ce préquel, qui a décidé de faire quelque chose de nouveau au lieu de décalquer des évènements familiers dans le passé, comme l'ont fait d'autres franchises. En attendant, on peut commencer à patienter pour le troisième et dernier opus, qui devrait cette fois-ci être une suite !



Créée

le 23 nov. 2022

Critique lue 37 fois

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Arthur Dunwich

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