L'échec du rêve américain

« Classique » du cinéma américain des années 1970, Macadam Cowboy raconte l’histoire d’un jeune Texan, Joe Beck, qui quitte son village natal pour rejoindre la jungle urbaine : New York. Gueule d’ange à l’allure pittoresque, Joe est persuadé qu’un avenir brillant l’attend sur la côte Est. Son objectif : faire fortune en consolant des femmes riches et esseulées, bref, devenir gigolo. Mais le héros déchante rapidement. Peu adapté à l’individualisme de cette société et trop naïf, il enchaine les mésaventures et se retrouve rapidement sans le sou. C’est alors qu’il rencontre Rizzo, un immigré italien, infirme et SDF, qui l'escroque. Malgré leur différend, ils finissent par se lier d'amitié. Une relation ambiguë et complexe, motivée par leur espoir commun d’un avenir meilleur.
Macadam Cowboy est une critique acerbe de la société américaine. Le réalisateur dresse un portrait peu flatteur de l’Amérique de la fin des années 1960, froide, individualiste, brutale et cruelle. Schlesinger y interroge aussi l’un des mythes fondateurs de l’Amérique : le rêve américain qui laisse chacun penser qu'il peut réussir alors que ce n'est pas le cas. Pourtant, malgré leur situation, leurs rêves brisés et la brutalité de la réalité, les deux héros ne cessent jamais d'y croire et restent convaincus qu'un avenir meilleur les attend en Californie, nouvel eldorado.

Jon Voight et Dustin Hoffman crèvent littéralement l'écran, chacun dans leur rôle.
Un film à voir et à revoir.