Macadam Cowboy, film aux images vues et revues célébrant les rêves brisés d'une New York, ville chienne, qui détruit les bonnes âmes, où l'innocence est engloutie par les intérêts personnels, les désirs inassouvis.
Les acteurs sont bons, peut être très bons, quelques essais filmographiques inspirés de la Nouvelle vague et une morale pour le moins présente qui trahit une écriture laborieuse. Bon, critique terminée.

Macadam s'est surtout un film sur l'Amérique et la consommation (ha!), le vertige du héros face à la ville ne réside pas tant dans l'achèvement que dans sa capacité à produire du désir. Le cowboy souhaite absolument se joindre au marasme de cette ville qui bouillonne. Problème, son innocence (arg) lui freine sa destinée, tant souhaitée mais impossible, devenir un produit de consommation (une pute!). Heureusement il rencontre Ratzo, personnage qui incarne un vrai New Yorkais, fout rien et bouffe.

Car les personnages ne produisent rien à New York à part consommer, s'empiffrer dès qu'ils peuvent, la religion, le sexe, la nourriture. Tout est dirigé vers l'assimilation. Mais Joe, idiot qu'il est, pense qu'on ne peut consommer qu'après le travail donc il souhaite trouver un sens à sa vie en vendant son cul. Finalement le cowboy rencontre d'autres idéalistes (dans une factory bien ridicule), des intellos. Pendant que Ratzo s'empiffre de jambons, rosettes, et autres amuses-gueules, Joe s'évertue à devenir désirable pour devenir productif, jusqu'au moment où une bonne âme décide de le consommer.

Pas de bol en tant que produit de consommation, Joe, il est nul (bande-mou). Après plusieurs tentatives, il réussit son coup, la cliente lui arrange des coups. le bonheur, Joe a un travail. Evidemment Ratzo se meurt de ne pas assez consommer. Joe décide de se sacrifier pour son compagnon.

Finalement (spoil), Ratzo a bouffé et bu pendant tout le film et crève la peau du ventre bien tendu (dans un bus climatisé), Joe s’aperçoit que les cowboys c'est ringard et échange son costume pour une chemise hawaïenne. Mais elle est où l'Amérique? dans la morale omniprésente...

Mystère la BO ? "Everybody's talkin'" pas compris, tout le monde s'en fout de Joe, c'est un naze dans le film.
Soopadogg
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le 22 nov. 2012

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