O-V-N-I exceptionnel !

Pour mon premier Sono Sion, ce fut une véritable révélation, 4h intenses, sans le moindre temps mort, où l'on ne voit pas le temps passer, où l'on est transporté dans cet univers hybride et envoûtant. Le contenu est tellement riche, aborde une multitude de sujets sur la société japonaise et la déviance d'une certaine jeunesse, sur les croyances et les sectes, sur l'amour, l'amour de Dieu, l'amour paternel, l'amour de son prochain, la haine, la vengeance... pas la peine de tout énumérer, faudrait décrire chaque scène, chaque séquence pour pouvoir résumer cette oeuvre et ses idées véhiculées. Je savais que les asiatiques étaient doués pour le mélange des genres, notamment les coréens qui le maîtrisent parfaitement. Mais là c'est tellement WTF que même Save The Green Planet du coréen Jeong Jun-Hwan fait pâle figure par rapport à celui-ci.

Déjà rien que dans le découpage de l'histoire, c'est très poignant dès le début. Chaque chapitre nous présente le passé des 3 personnages principaux. Yu Honda, fils d'un prêtre lunatique manipulé par une femme hystérique, qui promet à sa mère défunte de lui présenter sa future Marie une fois qu'il l'aura croisée. Yoko, une fille traumatisée par son père qui l'aura maltraité durant toute son enfance, et qui l'a dégoûtera à vie des hommes. Et enfin Koike, une fille embrigadée avec la secte de l'Eglise Zero, et incarne la Tentation, le Mal en personne. La lonnnnnnnngue séquence d'intro permet de préparer la rencontre entre ces 3 merveilleux personnages (la fameuse révélation de "Marie", inoubliable, tellement drôle, émouvant et absurde). Ces personnages sont vraiment très forts, très puissants, on s'identifie dans chacun d'eux. On les comprend, on défend chacun de leurs points de vue sans vouloir chercher à excuser leurs erreurs.

Et on passe du rire aux larmes d'une scène à l'autre. Et c'est ce qui fait la richesse de ce film. C'est sûr l'histoire est tirée par les cheveux, tout y est exagéré, quelques giclées de sang sont peut-être de trop, ça frôle le Teen Movie par moments (prendre des photos sous les jupes des filles et en faire son métier , c'est juste totalement con mais tellement génial), mais il faut prendre le film comme un conte surréaliste, poétique. On retiendra bien sûr la séquence de Yoko et de Yu sur la plage, avec le monologue de l'amour de Yoko, et le magnifique plan du couple face à la mer.

Le choix de la photographie est cohérente : belle au naturelle, filmée un peu à la manière du Dogma par moments, avec un montage parfois volontairement sale, des gros plans en courte focale assez grossiers (ce qui rappelle Dogville de Lars Von Trier ou les premiers films de Wong Kar Wai), mais ça ne m'a pas choqué, je n'ai pas le mal de mer donc ça va. Mais on a également droit à des plans très travaillés, lors de séquences plus posées.
En définitive ce chef d'oeuvre est une Ode à l'Amour, qui ne vous laissera pas indemne.

Plusieurs heures après le visionnage on garde en tête la magnifique bande son omniprésente, comme par exemple le Boléro, morceau que j'adore. C'est le genre de film que revisionnerais très volontiers, pour déceler le moindre détail.
Et ce, malgré les 4h qui peuvent paraître dissuasives au premier abord, mais au final on ne regrette pas, bien au contraire.

Chef d'oeuvre.

Créée

le 29 oct. 2012

Critique lue 440 fois

5 j'aime

jejeninjaki

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5

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