COMME UN COUP DE MOUSQUET DANS L’EAU

Suite (et fin ?) de l’aventure de nos mousquetaires favoris sur grand écran… Le premier volet m’avait laissé sur ma fin tant j’avais trouvé le développement de l’histoire et des intrigues assez creux. Le développement des personnages secondaires pourtant essentiel à l’intrigue était passé à la va vite, rendant le tout très frustrant car il y a un potentiel qui n’est pas exploité à 100%… Alors, est-ce que cette suite a su relever la barre ? Eh bien… Pas tellement…

Je suis frustré car les « erreurs » (du moins ce qui m’a dérangé) dans le premier volet n’ont pas été remarquées et donc corrigées dans le second. Logique vous me direz étant donné que les deux films ont été tournés en une fois mais divisés en deux long-métrage.

Je trouve l’emballage toujours aussi plaisant, voir encore plus que dans le premier. Les décors sont remarquables de même que l’immersion dans l’époque des mousquetaires, on ressent vraiment l’ambiance grâce aux décors réels et non des fonds verts ou de la post-production trop lourdes. Le caractère épique du film ressort plus que dans le premier opus, j’ai beaucoup apprécié la partie se déroulant à La Rochelle, les plans sur la baie soulignent la dualité entre le camp royaliste et le camp des huguenots qui se défendent. Idem pour la partie chez Buckingham, le château est assez impressionnant et apporte une vraie crédibilité au film.

MAIS… hélas, le développement de l’histoire et de l’intrigue est toujours aussi brouillon, ça manque de fil conducteur et de structure. Alors je pense que c’est une bonne idée de réadapter l’histoire originale de Dumas (car oui, j’ai commencé à lire le livre dans l’espoir d’y voir plus clair et j’avoue que suivre au mot pour mot le livre aurait été boring), mais à trop vouloir prendre des libertés ils ont perdu le sens de ce qui devait être la base du film : une intrigue bien ficelée, mystérieuse et avec des rebondissements… ce qui manque cruellement à l’œuvre de Martin Bourboulon.

Le jeu des acteurs reste solide hormis certains tel que Pio Marmaï qui en fait beaaaaaaaaucoup trop à mon sens. Idem pour le frère du roi. A chaque fois qu’ils prennent la parole on est automatiquement sorti du film… heureusement que la suite du casting suit bien (coeur sur Romain Duris, Vincent Cassel et Eva Green). Néanmoins, hormis le jeu intrinsèque des acteurs, j’ai regretté le traitement de Louis XIII et d’Anne d’Autriche qui sont inexistants, le capitaine de Treville qui est censé être en guerre perpétuelle avec le Cardinal n’a que très peu de rivalité au final, Porthos est passé pour un débile.
D’un autre côté on a un Romain Duris qui est charismatique en Aramis, Vincent Cassel qui colle bien au personnage d’Athos et Eva Green irrésistible en Milady. Ces trois tiennent carrément la baraque en termes d’acting.

Enfin bref, on aura certainement droit à un troisième volet et rien ne changera à mon plus grand désarroi… Pourtant tout était réuni pour avoir une saga assez culte, mais le caractère haché et illisible du film aura pris le pas (pour moi en tout cas) sur la beauté des décors, l’effort d’emballage et le jeu remarquable de certains acteurs (car oui, d’autres se croient un peu trop au à réciter un texte). Vraiment déçu de la part de Martin Bourboulon et ses équipes de rédaction de ne pas avoir pris + le temps de poser le récit… Une série aurait été mieux ? Peut-être… enfin un pour tous et sauve qui peut !