PAYE PAS DE MINE MAIS MAKING OF, C’EST COOL

Toujours curieux et enthousiaste à l’idée de découvrir une comédie française quand elle n’a pas l’air d’un navet débile, surexposée et à l’emballage scabreux. D’autant plus quand des acteurs pertinents sont au rendez-vous.

Résultat ? J’ai passé un bon moment de cinéma devant un film au scénario original qui sait en tirer toutes les ficelles. Le tout est construit autour d’un noyau solide, un fil conducteur visible et une brochette d’acteurs qui tiennent la route (tant principaux que secondaires). Le film a la qualité d’apporter un regard assez intéressant dans les insides du tournage d’un film, dans les aspects techniques des équipes, de certains détails financiers et des rouages du métier. Si ce n’est certes pas le film de l’année en termes d’impact, c’est de loin un des plus intéressants. Une belle lettre d’amour au métier du cinéma !

Si je trouve l’idée de faire un film à travers le Making Of d’un autre film, j’aurai aimé que ce-dernier soit une partie encore plus prenante du film, voir encore plus à travers l’œil de cette caméra embarquée les failles internes des personnages, arriver à percevoir l’imperceptible dans les regards ou les attitudes. L’œuvre arrive néanmoins à très bien tourner comme cela, alternant entre le « film principal » et « film dans le film ». J’ai aimé l’équilibre qui a été trouvé entre ces deux spatialités, étant par moment à des années lumière l’une de l’autre (par exemple la dualité de personnalité du personnage de Jo Cohen étant un bipolaire narcissique dans la vraie vie mais jouant le défenseur des opprimés) ou bien très similaire (au final, l’équipe du film connaît les mêmes problématiques que les protagonistes de leur film !).

Les histoires de « romance » un peu parallèles à l’histoire sont à mettre au second plan alors qu’un temps d’écran assez important leur est accordé je trouve. Si celle entre le réalisateur et sa femme peine à prendre en impact (relation fermée, manque d’émotions), celle avec l’héroïne du film et le jeune fougueux voulant percer est un peu plus concrète, intéressante mais un peu candide au final. 

J’ai beaucoup apprécié tout l’arc autour du petit jeune qui veut percer dans le cinéma (Stefan Crépon). Je trouve son interprétation sincère, sans trop en faire et on a plaisir à découvrir l’histoire à travers ses yeux. À la fois dur comme à la fois émotif, moi j’y ai cru. 

Indépendamment du scénario et du déroulement de l’histoire, il faut mettre en avant le fait que Making Of est une vraie comédie ! Jonathan Cohen y est pour beaucoup tant son interprétation de l’acteur en bois complètement égocentrique est géniale ! Podalydès dans son interprétation du réalisateur dépressif apporte une grosse touche comique, son acharnement sur le premier chargé du Making Of est à CREVER de rire et je pense que le cut sur le moment où on voit que c’est ce même jeune qu’ils ont dépêché pour l’emmener à Paris a crée une énorme fou rire dans la salle ! 

Enfin bref, MAKING OF est une belle tartine de cinéma. Une idée de base originale, bien exploitée qui aurait pu aller encore au-delà même ça ne m’aurait pas dérangé ! Le film est une pure comédie grâce à ces acteurs principaux (Jo Co et Podalydès en tête de liste) mais offre également des moments sérieux. Pour conclure, je remercie ce film d’exister pour tous les insides d’un tournage qu’il nous offre, tant sur l’aspect technique que sur l’ambiance qui peut vite changer de bord !