
La Madeleine de Proust version corbeau bouilli. Ces 5 diables, les 5 protagonistes au centre d'un village très Twin Peaks français, ont un passé à purger. C'est à cause et grâce à un pouvoir que tout ceci a pu arriver. Mais pas d'artifice, tout est ambiance, c'est sobre, mais intense.
Tout captive, pas grand chose ne dépasse. On ne quitte pas les personnages et on veut savoir comment s'est arrivé. C'est l'histoire un pouvoir incompris, déraciné, qui veut exister coûte que coûte. C'est l'histoire d'un non-dit qui pue comme un jus de corbeau mort. C'est juste, liquide et féminin. Et je ne m'y attendais pas, mais il y a des répliques qui m'ont fait beaucoup rire!
Quelques maladresses peut-être et un démarrage un peu long, mais le film est un petit bijou aux senteurs de chlore et de lointaine magie d'afrique... Mention spéciale à la bande originale, toute en subtilité et en saveur.
Et alors il y a plein d'éléments bleus dans le film, et je n'ai pas su trouver quel en était le sens. Peut-être une obsession pour cette couleur, comme on peut être obsédé par une odeur, ou une personne...