L’inconscient perce la surface de la sphère consciente, telle une éruption volcanique. Du plus profond de ses entrailles, quelque chose veut communiquer. Un phare. Premier symbole d’un film-métaphore.


Une métaphore du cancer, lui même métaphore d’une crise qui s’étend dans une relation qui s’épuise de faux semblants. Cette crise qu’on refuse d’admettre mais qui nous dévore. L’homme se noie dans sa défaite comme une fatalité, une punition. La trahison est une maladie qui s’étend dans son cœur et contre laquelle il ne peut rien. Une maladie qui déforme tout. Pourtant, elle n’est pas stérile : elle transforme.


Poussée par son amour la femme part affronter l’horreur qui sommeille en elle, au même titre que sa beauté. Elle doit tout voir : chaque membre de son équipage représente des parties d’elle-même auxquelles elle doit se confronter. Enfin, elle se trouve elle-même et accepte la résilience pour renaître.


En ce sens pour moi le film est profondément psychanalytique et mythique, et en aucun cas un film de divertissement à prendre au premier degré, au risque de le trouver de mauvais goût. C’est une vision d’un voyage dans l’inconscient d’une femme qui se trouve, meurt et renaît transformée. L’univers intérieur est tout puissant et implacable. Il évoque toute la richesse et la profondeur d’une âme humaine dans son absence de jugement, pure, cruelle, infiniment créatrice et destructrice. Le beau comme l’effrayant font intimement partie de la même unité, ce qui ravage et détruit est également le source d’un renouveau, comme une coulée de lave promet la fertilité là où elle est passé. Ce sacrifice et cette réunification sont la promesse d’un renouveau où ce qui a été refoulé a enfin été reconnu.

LauryRovelli
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le 28 mai 2018

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