Miyazaki est la construction du mythe vivant. Chacun de ses films est attendu comme la pierre messianique à ajouter au somptueux couloir de ses autres longs-métrage.
Armé d’une communication efficace, le Garçon et le héron se targue d’un démarrage incroyable dans nos salles françaises, d’autant qu’il est sorti un mercredi férié, laissant la possibilité au plus grand nombre de se bousculer au cinéma !
Quoi en penser de ce film de 2h00 alors ?
On retrouve tout l’univers de Miyazaki, de ses personnages au bestiaire féérique. Les décors sont plantés : guerre, spiritualité, enfance, traumatismes, rêves et j’en passe.
L’introduction du film laisse présager d’une beauté sans pareil dans l’évocation de la grande guerre. Mahito notre protagoniste n’a pas à pâlir à côté d’une Chihiro. Il fait par ailleurs penser à une sorte de penchant masculin, en plus mutique et fier.
Ce décorum est une base maîtrisée par Miyazaki et les ghibliphiles et malheureusement une fois gratté ce vernis, une légère déception m’est tombée dessus.
Le film a quelque chose d’ennuyeux. Cela tient à la longueur de certaines scènes qui ressortent davantage comme des prouesses d’animation que comme de réels leviers au scénario. Scénario qui est étrangement construit d’ailleurs. Le fil principal est très rapidement écarté et on se perd dans une balade qui manque clairement de tension narrative. Les personnages ne sont pas réellement attachants et soit que le bestiaire est trop vaste (et imposant numériquement) soit qu’il manque de scènes qui les fassent ressortir, en tout cas tout paraît anecdotiques et peu dangereux pour l'avancée de Mahito. Les perruches avaient du potentiel mais on s’attarde très peu, idem pour les wareware.
Finalement c’est la sensation d’avoir vu une enfilade de scènettes dans un univers dont on a pas voulu prendre le temps de nous expliquer les codes. En fait, ce film me fait penser au chantier d’un RPG à monde ouvert plutôt qu’à un film et c’est bien dommage...