Légère déception à la découverte de cet illustre conte sentimental de Lubitsch, célébrant des valeurs plutôt "amorales" (surtout à l'époque), celles de la frivolité, de la séduction, de l'anticonformisme... même si l'amour véritable est également glorifié (sans craindre la contradiction ni l'hypocrisie).


"Heaven Can Wait" reste un film remarquable, ne serait-ce que par sa structure narrative elliptique, particulièrement habile, faisant la part belle à l'émotion dans son dernier acte.
Auparavant, ce film assez tardif de Lubitsch s'apparente à une comédie de mœurs débridée, souvent fine et réjouissante.


Toutefois, je n'ai pas retrouvé en permanence la subtilité souvent célébrée du réalisateur d'origine allemande : personnages manichéens, gags parfois convenus, passages longuets...
Ainsi, "The Shop Around the Corner" m'avait laissé un souvenir plus marquant, plus léger...


Quoi qu'il en soit, "Heaven Can Wait" bénéficie de la mise en scène précise et élégante de Lubitsch, qui soigne particulièrement ses décors, reconstituant les intérieurs luxueux de la grande bourgeoisie de la fin du XIXème siècle, dont l'atmosphère chaleureuse et désuète est accentuée par le Technicolor aux tons chauds.


Il faut souligner en outre le travail des équipes techniques, les coiffeurs et maquilleurs parvenant à proposer 5 ou 6 versions crédibles de l'acteur Don Ameche, aux différents âges de la vie du héros.
Gene Tierney est l'autre vedette du film, apportant comme toujours son charme et sa douceur inégalables, même si paradoxalement la couleur ne met pas forcément la comédienne en valeur.

Créée

le 20 févr. 2022

Critique lue 64 fois

10 j'aime

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 64 fois

10

D'autres avis sur Le Ciel peut attendre

Le Ciel peut attendre
Torpenn
9

Don jouant

N'en déplaise à ce Philistin de Scritch, une nouvelle vision n'y change rien, j'adore ce film... La vie de Don Ameche raconté par lui-même à la porte de l'enfer me touche toujours autant, voire...

le 4 févr. 2012

75 j'aime

24

Le Ciel peut attendre
Sergent_Pepper
8

Le testament du dragueur m’amuse

Le fidèle de Lubitsch pourra être un temps troublé par le ton nouveau de cet opus testamentaire. Certes, le milieu reste le même, celui d’une haute société qui, débarrassée de ses soucis matériels,...

le 13 juin 2014

39 j'aime

5

Le Ciel peut attendre
pphf
9

Hot Hell Hotel

Le vestibule de cet enfer-là se découvre dans un gris profond, presque métallisé, avec un grand escalier bordé par d’immenses colonnes roses – et il se présente surtout comme le hall d’un hôtel très...

Par

le 1 oct. 2014

27 j'aime

4

Du même critique

Baby Driver
Val_Cancun
4

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Faites entrer l'accusé
Val_Cancun
9

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

49 j'aime

11

Bullet Train
Val_Cancun
4

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

46 j'aime

17