Ape-pocalypse Now : The Wall Of Trump

En 2011 tout le monde avait peur de revoir encore un remake d'une des sagas Sci-Fi les plus populaires. Et pour une fois, on n'aurait pas pu se tromper autant.
Si le premier était déjà un succès à tous les niveaux, et nous faisait oublier la chose que Tim Burton nous avait lancer en 2001.
C'est maintenant, après un magnifique second opus, avec ce "dernier" film de la saga, qu'on peut confirmer qu'on est devant d'une des sagas les plus importantes de ce siècle, voire même de l'histoire du cinéma.
La meilleure en tout cas depuis le Batman de Nolan.
Grâce à ce film on peut y croire encore aux blockbuster estival intelligent, exigeant, solide et d'une qualité rare !

C'est quand même une saga assez curieuse... Une saga où les producteurs ont quand même fait confiance à faire un film de telle dimension, qui certes mêmes si les critiques des 3 films sont excellentes ainsi que le box-office, sa passe toujours un peut inaperçue au bout de quelques semaines, un peut aux oubliettes.
Surement car ça n'appartient pas à l'univers Marvelite...
Enfin ça reste surprenant de voir comment un studio et des producteurs se mettent dans un coin et laissent faire un blockbuster avec telle vision, presque muet, et pas une comédie d'action et des explosions de partout avec des singes....
C'est remarquable de voir comment les masses viennent voir un film d'aventures où les personnages (humain) ne sont jamais les mêmes car les vrais protagonistes sont des singes, ou les dialogues se font rares, un film qui parle qu'avec des gestes, des émotions, des regards, des images, de la musique... Un film qui parle tout seul.
Et en plus les gens adorent !
Comme si le cinéma de grand spectacle changeait peu à peu.
Comme si les gens préférés voir ceci à un film vide avec que de l'action et de l'humour débile et sans aucune émotion... Si ce n'est pas beau le cinéma...

Matt Reeves a repris la recette de son deuxième opus pour faire un film rempli d’émotions, de suspense et d'intensité avec un style rare dans ce type de film où chaque image vaut de l'or.
Un film d'aventures pur et bien rythmé sans pour autant être un film avec que de l'action, il n'y en a même pas beaucoup en plus. Sa mise en scène est grandiose, il a un langage cinématographique et un savoir-faire dans tous ces set pieces admirable
Matt Reeves fera un super Batman, c'est sur.

Le scénario qui est logiquement la continuation du brutal second opus, et également diriger et écrit par Matt Reeves.
Une guerre entre singes et humains qui est, encore, marqué par l'éthique humaine, le mal sans fond du Colonel (et ses soldats) et qui forcent aux singes à casser la paix si convoitée par César.
Et donc à combattre dans une guerre froide, sans pitié, dans de la boue, neige et sang, et par la suite, sur un champ de concentration.
Certes, un scénario classique avec une histoire de vengeance qui reprend un peu l'argument simple du deuxième film, humain méchant/humain gentil (enfin dans cet opus il n'y en a qu'une..), et singes gentil/singes avec de la rancune, mais aussi avec une profondeur, sensibilité et une narrative si intelligence que rare dans ce type de film.
Épique.

Avec un Woody Harrelson cherchant les mêmes ombres que traçait Marlon Brando dans Apocalypse Now (et il est si cinglé ou plus que le Colonel Kurtz), parfaite interprétation du toujours sous-estimé Woody.
Le reste ? Quelques singes en CGI incroyables et plus qu'adorables ! Et ce qui est curieux, c'est que nous sommes si habitués à la merveille technique, que nous donnons déjà comme quelque chose de normal la représentation incroyable des singes dans son CGI.
D'autant plus que nous surprendre avec la forme, nous restons éblouis par l'émotion que les protagonistes nous détachent.
Elle est impressionnante, la capacité qu'Andy Serkis (César), possède pour exprimer tout le ressentiment qui s'abat sur ses épaules, la culpabilité qui traîne de son désir de vengeance et qui l'amène à se convertir, de plus en plus, en quelqu'un de plus humain (ce qui négatif en même temps).

Un film en plus qui n'a pas que de la Sci-Fi post apocalyptique, mais aussi du Western (César est une espèce de John Wayne ou de Dirty Harry (Harry Callahan)) et surtout de Guerre avec des inspirations directs d'Apocalypse Now et de la Grande Évasion ainsi que du cinéma de Kubrick, et même une satire sur le mur du petit Donald.

Sans oublier une photographie travaillée et une bande sonore merveilleuse et très originale, du grand Michael Giacchino, avec la force suffisante pour agrandir l'aventure de César et les autres singes à un niveau supérieur, et surtout à donner les émotions des scènes sans dialogue.

Enfin, un magnifique film qui "clôture" cette saga parfaite mais qui pour une fois on en demande plus... Bien plus ! Même si l'on sait déjà qu'il y en aura des suites, j'espère.
Car c'est rare de voir une salle remplie qui rigole, qui pleurent, qui ont peur, qui sentent toutes sortent d'émotion, de l'intensité, du suspense... Alors que dans l'écran on ne voit que des singes avec des sous-titres. La Magie du Cinéma.
Un incroyable film où les singes parlent comme des hommes et où les hommes n'arrivent même plus à articuler un seul mot.

Et pour tout cela svp... Sauver César. Ave Cesar !

Note Final : 8.7