Excellent Breillat, peut-être bien son meilleur ou pas loin. Comme d'habitude elle choisit un sujet extrêmement provocant, voire scabreux, mais ce qui fait la différence ici c'est qu'elle ne le traite absolument pas de manière scabreuse. Elle en a une approche réservée, où elle s'intéresse beaucoup plus à la complexité des âmes et des sentiments, plutôt qu'à montrer du cul façon youporn entre un gamin et sa belle-mère. La preuve ultime, c'est que lors des rares scènes de baise, elle ne filme que les visages en très gros plan, et voir ainsi les textures de peaux si détaillées est incroyablement perturbant et réussi car elle permet de voir l'âme des personnages. La mise en scène est brillante, Léa Drucker sublimissime, si elle n'a pas le César de la Meilleure Actrice cette année ce sera un scandale, et Olivier Rabourdin, qui joue le mari, acteur trop discret par rapport à son talent, est lui aussi extraordinaire de nuances de jeu, tout en subtilité. Je ne pensais pas Breillat capable de revenir à son meilleur niveau, ça fait plaisir.