Il faudrait peut-être dire à Catherine Breillat que les années 1970 sont loin derrière nous, qu'on ne peut plus choquer le bourgeois ou l'affrioler avec des scènes de cul, mettant en scène un (quasi-)inceste, à l'heure où il suffit de taper "MILF fucks her step-son" sur Internet pour trouver ce qu'il faut.
Ouais, mais t'es con, les scènes de cul servent à illustrer le fait qu'il y a une liaison entre une belle-mère et son beau-fils, donc inceste, donc adultère, donc relations charnelles entre une majeure et une mineure, donc c'est dérangeant. Tout à fait d'accord, ce type de liaison est dérangeant. Je ne cherche pas à minimiser cela. Loin de moi cette idée.
Mais la réalisatrice le fait en se contentant de balancer des moments de fourrage, comme cela, au petit bonheur la chance, sans approfondir le moindre contexte (même dans les films pornos, ils font cet effort... mal, en jouant avec les pieds avant d'enchainer avec d'autres parties du corps... mais, au moins, ils font cet effort !), genre "hop hop hop, tiens, j'ai envie de te fourrer une cartouche dans la remise alors que les enfants fêtent innocemment un goûter d'anniversaire à dix mètres, comme ça, sans raison, à part qu'il faut essayer à tout prix de choquer !". Ce qui a pour conséquence que ce qui aurait vraiment pu être dérangeant, à savoir tout ce qui est lié à la psychologie (voir deux personnages bien construits, avec leur complexité, se désirer et s'affronter aurait apporté bien plus d'impact !), est traité avec la même considération qu'un préservatif usagé jeté dans les toilettes. Le beau-fils en question promène toujours une tronche identique du début jusqu'à la fin (pour les variations de caractère, on a vu mieux !).
Si Léa Drucker parvient à être intéressante lorsque son personnage se montre capable d'être une menteuse redoutable, c'est malheureusement trop peu exploité (c'est là qu'il fallait y aller à fond, tout en le mettant face à un beau-fils capable de sortir de son expression unique !). Ben ouais, quand elle ne se fait pas sauter, il faut bien consacrer du temps à la voir conduire, en bonne bourgeoise, une Mercedes décapotable tout en se trimballant souvent avec un grand verre de vin blanc dont elle fait semblant de temps en temps de boire une gorgée (c'est de la piquette ou quoi ?).
Je tiens malgré tout, pour conclure sur une note positive, à féliciter Catherine Breillat d'avoir tenu quelques minutes au début avant de nous balancer un échange de transpiration totalement gratuit entre l'épouse et son mari, lors duquel il est difficile de piger plus d'un mot sur dix. C'est un exploit surhumain, à l'échelle de sa personnalité, qui a dû être compliqué de réussir.