Plutôt bien aimé tous les films de Catherine Breillat vus jusqu’ici. Je ne pouvais pas rater celui-là, j’adore Léa Drucker. Pour moi sans doute la meilleure actrice de sa génération. Elle choisit de mieux en mieux ses rôles et même ses séries (La guerre des mondes), et ne se rate jamais dernièrement. Elle est une fois de plus formidable, tenant tout le film sur ses épaules, même s’il n’en a pas besoin. Parfaitement entouré par le toujours impeccable et malheureusement trop rare Olivier Rabourdin, la très juste Clotilde Courau, et la belle révélation Samuel Kircher (frère de Paul, révélé par Le lycéen de Christophe Honoré). Pour revenir au film, la réalisatrice nous livre là un superbe portrait de femme, à la fois prisonnière de son statut et libérée par son désir. Elle pourrait être détestable mais on s’y attache quand même. Associé à une mise en scène à la fois sobre et lumineuse, par petites touches successives, le scénario (remake d’un film danois) fait grandir l’ambiguïté et le malaise jusqu’à un dénouement poignant. Le tout est fort, intelligent, sensible, pudique, magnifique. Sans être vraiment sulfureux, L’été dernier est ce genre de film qui bouscule et que l’on a plus trop l’habitude de voir. Il n’aurait pas volé un prix à Cannes cette année, à défaut de Palme d’or. Il est d’ailleurs pour moi, après Anatomie d’une chute, le deuxième meilleur film français de l’année. Passionnant. 10/10