DC Sitcom(ics) Universe : le film du dimanche

Aussi loin que je me souvienne, j'attendais toujours impatiemment ce dimanche matin. Une matinée qui n'était pas comme les autres. Parmi tous les programmes de la semaine, celui-ci représentait l'exclusivité, l'équivalent de ce bon gros barbecue estival réunissant toute la famille : j'ai nommé Justice League : The Animated Series. Inconcevable l'idée de manquer le fabuleux générique de début, ce serait comme louper l'apéro et ces petits entremets salés au saumon. Avec quelques comics et films d'animation de la Warner, le programme télévisé, c'est ce qui a forgé ma culture DC. L'idée même d'imaginer l'histoire de ces héros adaptée en film releva à l'époque d'un pure fantasme.


L'an 2017, finalement l'amertume n'est pas temps au rendez-vous. La raison est que j'étais d'or et déjà conscient de la médiocrité de l’œuvre compte tenu de la configuration des œuvres de super-héros d'aujourd'hui : des sortes d'épisodes de séries Soap Opera de 120min composés de Gimmiks, Running-Gags et Cliffhangers. Enfin bref, une piètre qualité visible des deux côtés des grands univers occidentaux : Marvel - avec, à titre d'exemple le gag dans lequel Hulk fait virevolter son adversaire comme le ferait un personnage de cartoon - mais aussi DC. Flash, interprété par l'insupportable Ezra Miller se veut être, ce que Spider-man est pour les Avengers ; le clown de service. En soit, cela aurait pu permettre de diversifier les personnalités et d'apporter un ton humoristique appréciable dans une telle aventure. Cela dit, l'humour est complètement déconnecté de l'atmosphère sombre du film. J'aurais pu passer outre les mimiques exaspérant de l'acteur, mais pas de ces séquences grossières, comme celle permettant de briser la légendaire et brusque disparition du Batman ; pas un sourire parvient à se hisser, pas l'ombre d'une fossette, juste du malaise !


Enfin bref. Un film très désorganisé, handicapé par l’absence d'une story-base charnue certes, mais un film vide, qui introduit sans très grande hâte les principaux protagonistes. Malgré les évènements forts tragiques auquel a pu faire face le réalisateur Zack Snyder, le film avait une malheureuse prédestinée depuis bien des décennies. Justice League n'est qu'une commande protocolaire d'Hollywood, un produit qui ne fait que se camoufler parmi films d'animation et jouets dans l'univers si bien étendu. Bien dommage, l'adaptation en film, aurait du être le dernier pas à franchir pour montrer ces personnages d'une grande complexité. L’œuvre ne les mets en aucun cas à leur avantage ; ce ne sont que des stars hollywoodiennes qui déambulent en costume, des couvertures superficielles... Le problème étant que le costume ne fait pas le héros.
Quant à l'antagoniste, une analogie à la peur en personne ? Oh que non ! Juste un démon numérisé de plus dans cette bouillabaisse générée par ordinateur, qui rassemblent toutes ces créatures oubliables et clichés de ces dix dernières années.


Chose choquante également : c'est ce vide intergalactique entre le monde très fermé des héros et le notre ; la Terre, les populations, les sociétés, les politiques et les problématiques environnementales et socio-politiques actuelles. Il n'existe aucune connexion, aucun parallèle concret. Le film n’interagit absolument pas avec son époque. Pour cause, la population mondiale dans l'univers semble inexistante et tend à mener sa vie de son côté. Ah, quoi qu'une SEULE ET UNIQUE famille se verra être aux griffes des dangereux démons à lunettes et aux ailes de fées. Sinon, non, rien à l'horizon. Les super-héros sauvent la planète disent-ils, mais on ne sait pas vraiment ce qu'ils sauvent très concrètement. Cette forme d'autarcie et d'égocentrisme cinématographique devrait bien être corrigé un jour : à quand un réalisateur qui décidera de recruter un jour un nombre conséquent de figurants plutôt que de tout investir sur la pyrotechnie et la bouillabaisse numérique ?


Quant aux interrogations sur ce que cela implique d'être un super-héros, rien de bien croustillant non plus de ce côté-là. Puis, ce n'est tout de même pas ce qu'il manque comme inspiration, avec tous ces comics et inspirations de la mythologie grecque. Enfin bon, Justice League (2017) est pour moi un épisode de plus du programme d'animation télévisé, un épisode de plus noyé dans la masse.... Enfin, si ce n'est qu'il manquait le fabuleux générique de début... M'allez c'est cadeau, tenez : https://www.youtube.com/watch?v=ZAsDL7f3veM.

Jordan_Michael
1
Écrit par

Créée

le 4 mars 2018

Critique lue 215 fois

Critique lue 215 fois

D'autres avis sur Justice League

Justice League
CrèmeFuckingBrûlée
4

Journal intime de Batman : entrée n°1

Mercredi 15 novembre 2017 Oh là. Qu’est-ce qu’il s’est passé hier soir ? J’ai l’impression que Superman tient mon crâne entre ses mains tandis que Wonder Woman me donne des coups de pieds dans...

le 19 nov. 2017

121 j'aime

22

Justice League
Behind_the_Mask
7

Le DCmonde a-t-il besoin de Zack Snyder ?

Cher Zack, Accepte tout d'abord que je te présente mes condoléances. Perdre un enfant doit être une douleur au delà de l'imaginable. Car ce n'est pas dans l'ordre des choses, à l'évidence. Et alors...

le 15 nov. 2017

112 j'aime

25

Justice League
Sergent_Pepper
2

Les arcanes du blockbuster, chapitre 29

Sur la table en acajou, une corbeille en faïence blanche. Un rouleau de papier hygiénique, du désodorisant d’intérieur et quelques magazines people. -Je crois qu’il faudrait plus de vaisseaux...

le 23 févr. 2018

106 j'aime

14

Du même critique

Aterrados
Jordan_Michael
7

La peur est contagieuse : quel film d'horreur/épouvante pour une soirée entre amis ?

Toutes et tous, vous y avez été confrontés. Vous, fans de films d'horreur qui comme moi, ont pu se retrouver devant une table basse ornée de bols de chips, de jus de bissap et quelques verres de vin...

le 8 mars 2019

10 j'aime

Le Choc des Titans
Jordan_Michael
7

Réédification du Péplum et come-back d'un piètre sous-genre

Parole d'un fan inconditionnel de l'original de 1980. Le Choc des Titans édifié par Desmond Davis et Ray Harryhausen est une véritable perle du septième art - oui je ne me gêne pas de parler...

le 2 déc. 2017

10 j'aime

3