En deux mots



Passez outre la représentativité des Sharon Tate et autres Bruce Lee, et vous vous en porterez très bien vous verrez. 9 ème merveille du monde derrière ces quelques sites archéologiques, et une certaine personnalité néo-américaine des années 30 - traitée par les Américains de manière bien peu (glorieuse) - Once Upon a Time in... Hollywood est une synthèse inspirationnelle d'un cinéma fantasmé. Celui des années 60.
Tarantino nous présente un concentré d'éloquence et de glamour à l'américaine. Et que Madame et Monsieur baguette de pain ne viennent pas encore me baragouiner ; les américains sont dépourvus de culture, ses derniers ne jurant que par leur Quarter Pounder Burger with Cheese et leur drapeau étoilé.



Le Cinéma, le Taco Bell et le Coyote



Once Upon a Time... Dans un Los Angeles authentique dépourvut de fond vert duquel émane un charme inégalé. Un charme suintant de chacun de ces hangars de tournage tapissant les verdoyantes collines de la West Hollywood. Puis, le cinéma de plein air Paramount Drive-In Theatres, le restaurant El Coyote au 7312 Beverly Blvd, le Taco Bell de Tustin, dans le Sud de Los Angeles ou encore le studio de cinéma à ciel ouvert servant au tournage des films de l'Ouest, Le Corriganville Movie Ranch ; soit autant de lieux emblématiques, et peu connus du grand public, mis en lumière ici-là, dans une mise en scène maîtrisée.
On y retrouvera d'ailleurs une succession de plans de grues qui assureront finement les transitions dans l'espace. Une visite authentique je vous dis ! Oubliez Instagram et les Offices de tourisme. Puis pour parfaire le tout, déambulera parmi ces belles ruelles californiennes, une belle brochette d'actrices et acteurs beaucoup trop talentueux. Cela en devient chronique pour L.DiCaprio et B.Pitt.


Once Upon a Time... Dans une constellation de références s'entremêlant dans deux registres annexes ; les sous-genres de guerre, polars et autres western-spaghettis, et celui de Tarantino-même. Sa propre filmographie.
En effet il est bien possible de considérer cette 9 ème oeuvre comme un prologue officieux. Celui-ci ampliatif du Tarantino Universe. Oui, allons-y utilisons cette expression jusqu'à épuisement. Un prologue qui embrasse l'ensemble de la MOTHA FUCKER I DOUBLE DARE YA PRODUCTION - préfère cette expression tiens.



Il était une fois... Un Cocktail



Ainsi, l'envie inébranlable nous prendra de comparer chaque pièce maîtresse les unes avec les autres, et de réaliser in fine un top des meilleurs Tarantino, les plus tarantin-esques et taranti-nés. Je n'y succomberai pas. La démarche consistera pour cette analyse à positionner lesdites œuvres sur un spectre de couleurs circulaire et non-hiérarchisant...
Bon soit, faisons plus simple. Imaginez chacune des productions comme des cocktails, histoire d'assurer une parfaite cohérence avec le film estival du jour.


Once Upon a Time... Est ce cocktail jaune - telle la chemise ouverte de B.Pitt - fruité et alcoolisé, luisant, non-dépourvu de joies, de rire et d'humour, auquel s'ajoute un biscuit sableux de la Grindhouse, mais non moins savoureux.
Plus qu'une ode aux films d'exploitation, notre cocktail possède une tumultueuse effervescence tourbillonnant au centre de notre contenant fruité : des irrégularités telles la construction narrative discontinue du film. Des effervescences similaires au très pétillant Pulp Fiction.
Puis quelques strates de couleurs foncées contrastant avec le jaune, celles-ci évoquant les doux parfums de Jackie Brown, puis celles de Inglorious Basterds.
Egalement, une belle petite couronne Hyppie Style accompagnée d'un super coulis de sirop de fruits rouges s'amalgameront avec le tout, puisque la violence et le sang seront, une fois n'est pas coutume, au rendez-vous. Ah, et accessoirement une petite odeur de pied pourra fortuitement faire surface. De la gastronomie de haute renommée je vous dis.



Ce film est un musée : tchou-tchou...



Non-conventionnel donc. Spécial pourrait-on dire. Mais délicieux. Unique. Et rafraîchissant, parce qu'il ne sera point question de recyclage. Il s'agira de présenter une continuité de ton et de style. Juste un merveilleux cocktail à la carte ; artisanal, homemade et pas fait avec les pieds.
Encore que la meilleure description sera celle de Madame.
Peu familière du cinéma, elle a été manifestement perturbée par le processus narratif du film. Quant à Tarantino, celui-ci ne narre ni investigation, ni thriller aux trois actes bien distincts. S'il relate l'histoire de Sharon Tate ?


Que nenni. C'est du bluff. Et comme dans une partie de poker, Tarantino prendra le soin de faire figurer pas mal de diversions,


Quentin l'magicien.
Que pense donc Madame ? Ce film est un musée, me dit-elle. C'est exactement ça, et moi avec mes analogies aux cocktails...


C'est vrai. Once Upon a Time... Dans un musée. Via un processus de muséification, Q. Tarantino présente une grande exposition d'Art et d'Histoire cinématiques, d'une décennie marquante et déterminante pour l'avenir du cinéma.
Des studios, des séries d'exploitations, des affiches, des citations, des chaises de tournage, des photos, du cinéma de plein air ou encore des arts martiaux d'un Monsieur bien connu. Dans ce musée, on y entre, on le parcourt sans qu'il ait forcément de sens de circulation, et on capture les références que l'on reconnaîtra.
Et si vous n'appréciez pas les musées (ni les cocktails), difficile il sera d'embarquer...


Parce que c'est ce dont il est question dans Once Upon a Time in... Hollywood. On embarque à bord du petit train, avec les acteurs au micro, Tarantino au volant. Ce dernier nous conduisant à travers une cité des Anges magnifiée, dans la Drive-In Pop Fiction.


PS : La double référence en introduction est un clin d’œil à King Kong et Inglorious Basterds. Quoi, vous le saviez déjà ? Soit.
PS 2 : Top Tarantino, par ordre de préférence ; Hatefull Eight, Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Once Upon a Time... Django, Death Proof, Inglorious Basterds, Jackie Brown, Kill Bill, Kill Bill 2.


J'ai pas pu résister l'ami...

Jordan_Michael
9
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le 23 août 2019

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