Un film d’animation français.
Avec des chansons.
Et Grand Corps Malade.
La motivation n’était pas optimale, d’autant que Dionysos, pour sympathiques qu’ils soient, m’irritent un peu avec leur poésie pour post-adolescents.
On ne peut que saluer les efforts plastiques réalisés pour le film : l’esthétique proposée est cohérente, et joue sur deux tableaux qui cohabitent avec malice : d’un côté, un aspect vintage s’inspirant directement d’un des protagonistes, à savoir Georges Méliès : dans un jaune doré évoquant Jules Verne, on joue sur le bricolage, les cartes qui se déplie et un aspect stop motion souvent réjouissant, comme lors des scènes de voyage en train. De l’autre, l’exploitation de toutes les ressources de l’animation numérique, souvent pour le meilleur (textures, décors à la Tim Burton (un peu trop au départ, d’ailleurs), mouvement effrénés dans la course du train fantôme…), parfois avec un brin de mauvais gout, notamment par l’abus des travellings à 360° autour des personnages qui chantent.
Jack et la mécanique du cœur brode sur un scénario relativement éculé une ambition assez débordante que ses graphismes prennent bien en charge : d’une ville écossaise au western andalou, du cinéma muet à Jack l’éventreur, l’idée semble bien d’en mettre plein la vue. Le plus souvent, le charme opère ; il est toutefois surprenant de constater que le récit qui s’attache à suivre la mécanique d’un cœur qui ne doit pas battre trop vite souffre d’un rythme assez lâche, les séquences de bravoure s’enchainant sans toujours trouver leur liant.
Reconnaissons tout de même que le pari est remporté par Malzieu, qui après son album et son roman trouve un terrain à la mesure de ses ambitions narratives.
Sergent_Pepper
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le 30 oct. 2014

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Sergent_Pepper

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