Comment détester sa mère quand elle s'appelle Anne Dorval ?

C'est un film cicatrice.


C'est une entaille profonde qui laisse une meurtrissure au cœur et au corps. Difficile de décrire ce qu'on ressent quand on visionne pour la première fois ce film. Encore plus difficile quand on le visionne à nouveau quelques années plus tard et que la vie, faisant son chemin, s'est arrachée de nous avec un proche.


Le premier sentiment est de vouloir le dire : Maman, si, je t'aime.


Parfois, on se déteste, et probablement un peu soi-même. Le temps d'une seconde, d'un mot blessant, d'une envolée lyrique, d'un court instant qui paraît si long. Puis s'immisce, subtilement, le remord. Conscient d'avoir mal agi, d'avoir si facilement dit la haine et avec trop de difficulté l'amour.


L'ambiance est amère, les mots sont durs, et les images sublimes. Du petit-déjeuner irritant, à la course poursuite automnale, à la déchirure d'une séparation sur un parking, jusqu'à la réconciliation. Des remords naissent aussi parfois la rédemption. C'est de l'émotion sans détour.


Le second sentiment n'est plus de vouloir le dire, mais d'agir : Anne Dorval, je t'aime.



Le remords, c'est le crime enfoncé dans l'âme, qui s'oxyde (Victor Hugo)


Julien_Ripert
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le 11 avr. 2020

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Julien Ripert

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