« Hubert se ronge les ongles et fait des manières »

Bon, je sais que je vais encore passer pour un vieux con. J'ai l'habitude et je crois, pour te dire la vérité, que j'aime ça.
Mon problème, pour être franc et en y réfléchissant, c'est que j'ai du mal avec les longs qui devraient être des courts. Un mal de chien, pour être franc, avec ce qui devrait rester à l'état de tergiversations au coin d'un feu qui crépite pour couvrir la connerie qui, décidément, fait un boucan d'enfer.

« Hubert est un artiste et il a trop de cheveux sur la tête qu'il ne peigne pas »

Déjà, ça commençait mal et c'est de ma faute. J'ai un gros problème avec cet accent qui me fait comprendre les phrases avec 3 à 5 secondes de décalage. Pas en avance, hein, en retard. Alors c'est pas facile, je m'essouffle et à un moment, passée l'hilarité provoquée par les expressions et mots rigolos ("Tiguidou mec, tiguidou..."), j'ai tendance à m'ennuyer. Surtout si en fait, ça ne raconte pas grand-chose.

« Hubert, s'il était boulanger, il ferait du pain sans mie. Juste de la croûte »

Alors tu vas me dire que je suis raciste, que le monde pullule de ces sonorités chantantes qui nous transportent et donnent aux mots de jolis vêtements qui changent, où peuvent éclater autant de couleurs que l'arc-en-ciel.
Ou pire, que je suis vieux con. Mais comme je l'ai dit en préambule, tu peux pas. Je t'ai devancé. C'est déjà fait. Nah !

« Hubert n'aime pas sa mère et on se demande bien qui pourrait l'aimer, lui »

C'est vrai que sa mère est un peu cloche, qu'elle a des goûts de chiotte, et puis elle mange tellement mal. Pauvre Hubert! On a presque envie d'être avec toi sur ce coup. Presque... mais non.

Méli-mélo-mélasse tenace où tu comprends rien, même quand c'est sous-titré. Car c'est sous-titré, vois-tu. Oh je ne vais pas te mentir, pas tout le temps mais quand même. Ça prouve bien que je ne suis pas le seul à ne rien capter à ce français aromatisé sirop d'érable qui colle tellement que tu as du mal à t'en dépatouiller.

« Hubert tire sur des joints et préfère au jarret de veau de tata Denise, son copain Antonin »

Je pourrais parler des bonnes choses. Le Xavier a de bons techniciens, ils savent composer un cadre. Ou c'est lui. En attendant, c'est bien. Et puis voilà quoi, c'est tout pour moi.
Après, franchement, je ne vois pas.
Enfin si, parce que je suis un peu myope mais comme je porte de jolies lunettes remboursées par la Sécurité Sociale et une mutuelle pas dégueu, je vois bien l'ombre d'un caprice se former au loin. Et j'aime pas les caprices.
Mais enfin, au-delà du cri primale qui semble t'habiter, cher Xavier, ça reste vu, revu et rerevu.
Universel ? Mouais. Ma mère, je lui aurais parlé comme tu parles à ta pauvre mère, elle m'aurait arraché les yeux et me les aurait servis dans la soupe.

« Hubert est pas content et il est sacrément arrogant avec sa môman »

On veut tuer la mère parce que le père est absent. L'enfant-roi, descendu de son trône, gueule comme un dératé.
Tu devines qu'il est en colère à son ton. Vu que tu comprends tout avec un peu de retard, quand tu captes quelque chose.
On va me parler de désespérance, des blessures secrètes de l'adolescent en territoire occidental. Mouais, désolé, c'est de la merde.

'fin bref, je suis surtout trop vieux pour ces conneries.
DjeeVanCleef
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le 12 juil. 2014

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DjeeVanCleef

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